Les films de jumeaux sont un grand classique des stars de cinéma au faîte de leur gloire et en mal d'inspiration. Citons Pierre Richard (Jumeau), Jackie Chan (Twin Dragons), Jean Claude Van Damme (Double Impact), Jet Li (The One) ou la filmographie entière des Paul/Paul... Peut être pas ces derniers a la réflexion... Bref... Il était donc logique de voir les Laurel et Hardy Italiens se plier à l'exercice. Le résultat, c'est ce Attention les Dégats ! mis en boite par leur réalisateur attitré, Enzo Barboni, en 1984.
Le dynamique duo interprète donc à la fois Bastiano Coimbra de la Coronilla y Azevedo/Antonio Coimbra de la Coronilla y Azevedo, deux millionnaires efféminés faisant l'objet de menaces de mort, et Eliot Vance/Greg Wonder, respectivement un cascadeur sans le sou et un joueur de saxophone repris de justice. Ces derniers sont engagés afin de prendre la place des hommes d'affaire tant que planent sur eux ces menaces non identifiées.
En dehors de la multiplication des stars, la formule gagnante de tout bon Terence Hill et Bud Spencer est respectée à la lettre : Tournage à l'étranger (le Brésil), chanson titre joyeusement simpliste, séquences de bastons avec un Bud Spencer panzerien et un Terence Hill agile, le tout enrobé d'une large dose de comédie.
Les ressorts comiques sont évidents (les faux jumeaux mettent la zizanie dans les affaires des millionnaires avec tous les quiproquos que cela implique) mais le scénario de Marco Barboni (fils de son père) exploite la situation de manière aussi satisfaisante que possible. Le film bénéficie également beaucoup de l'expérience du duo vedette. En cette année 1984, l'alchimie entre les deux hommes est à son maximum comme le démontre leur première rencontre où ils s'échangent vannes sur vannes avec entrain. Bud Spencer se montre d'ailleurs bien plus actif que d'habitude dans le registre comique, peut être que le fait de se balader constamment avec un saxophone l'a désinhibé...
Les bagarres sont en nombre relativement réduites (une au milieu et une à la fin) mais compensent par leur durée et le déchainement des cascadeurs. Le final est particulièrement mémorable, exploitant à merveille la multiplication des stars pour une multiplication des pains digne d'un Jesus au meilleur de sa forme.
Certainement pas du grand cinéma mais un divertissement à l'Italienne comme on les aime !