Waouw, belle surprise que ce petit film que je ne connaissais pas du tout et que j'ai probablement chopé dans la caverne des introuvables lors de sa glorieuse époque.


J'aime bien les histoires de gosses qui tuent des adultes, donc j'étais plutôt content de me lancer dans ce visionnage. Mais en même temps je redoutais que l'écriture soit faible. Je ne connais pas le roman, je précise. Et bien c'est plutôt bien torché ! Les personnages sont bien caractérisés et exploités tout au long de l'intrigue (on retiendra surtout Boule, le trouillard de service). Les situations sont assez bien amenées et exploitées aussi, je regrette seulement le final qui manque un peu d'ingéniosité, de cynisme, de sadisme aussi. Mais tout l'aspect communautaire est brillamment abordé. Bon, après, on peut tiquer sur le fait que personne n'ait reconnu Avocados, même si les auteurs se justifient par le visage transformé par l'eau (mon père, ancien flic, m'a dit que dans pareil cas, le visage ressemble plus à une pizza forestière qu'à une gueule d'amour). Mais bon, ça m'a pas dérangé, car on sen fout un peu. Disons que ça permet d'ajouter du suspense et des conflits mais afin d eprofiter de la situation plus longtemps, il fallait que les flics ne trouvent aucune piste.


La mise en scène est plutôt efficace. C'est parfois maladroit (l'affrontement final n'est pas convaincant) mais dans l'ensemble c'est sobre et ça marche. Y a des petites séquences très féeriques qui collent bien au sujet : pour ce faire, le chef op' place son p'tit filtre brillant tandis que le mixeur ajoute une petite musique chantée par un choeur : simple mais il ne fallait rien de plus. Mais ce qui m'a le plus épaté, c'est la manière dont ces gosses sont filmés : vraiment comme des adultes, pas de chichi, on nous prend pas pour des cons et encore moins ces enfants-personnages. Les jeunes acteurs sont très bons, y compris la plus petite, ce qui n'a pas dû être simple ! On sent une belle alchimie parmi la troupe, une belle énergie. Et puis y a le Delon, dont le nom fait irruption en premier au lancement du film. Le Delon, il est impeccable. Purée, qu'est-ce que j'aurais aimé avoir ses cheveux et sa belle gueule. Mais le type, il joue bien aussi, c'est pas d'un beau gosse. D'ailleurs, dans ce film, il est un peu crade et dégueulasse, sans en faire trop : moins ça m'a suffit, et puis en plus il est doué pour terroriser les gosses. Je l'attendais vraiment pas dans ce genre de rôle (même si au final il n'est pas le plus malsain de la bande).


Bref, j'ai passé un excellent moment devant ce film ; seule la fin provoque une baisse de régime : les auteurs auraient pu mieux l'amener, mieux la décortiquer, aller plus loin dans la psychologie des personnages, et là on aurait eu un film parfait.

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 26 avr. 2016

Critique lue 758 fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 758 fois

4

D'autres avis sur Attention, les enfants regardent

Attention, les enfants regardent
cinewater
7

Critique de Attention, les enfants regardent par Ciné Water

En trouvant ce film en seconde main à un euro, Alain Delon producteur cuvée 80's, je m'attendais d'office à un nanar. Et pourtant... Pourtant ce film est assez intéressant, étonnant du moins. Le film...

le 23 févr. 2014

11 j'aime

1

Attention, les enfants regardent
Bavaria
1

Critique de Attention, les enfants regardent par Mickaël Barbato

Quatre enfants de la haute sont en vacance dans le Sud de la France. Ils sont gardés par une bonne. Les enfants passent leur journée devant la télé, à regarder de la violence pan pan. Alors, ils...

le 27 avr. 2012

7 j'aime

Attention, les enfants regardent
Boubakar
7

Tenir éloigné des enfants.

Quatre enfants vont tuer accidentellement leur bonne, sous les yeux d'un homme. Ce dernier va trouver la villa où ils habitent, les parents étant à l'étranger, et va prendre le pouvoir via un...

le 12 mars 2016

5 j'aime

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55