Kristin Scott Thomas avait délaissé les plateaux de cinéma français depuis plus de 5 ans (Avant l’hiver), le manque était trop fort pour que je passe à côté de ce retour. Sans surprise, elle est l’atout principal (unique) de ce long métrage pataud, maladroit et convenu. Ses leçons de piano avec le jeune prodige sont les seules à sonner réellement justes, son personnage de Comtesse mêlant dureté et empathie lui allant comme un gant. Sa prestance et la finesse de son jeu sont autant de repères sur lesquels peut s’appuyer le jeune Jules Benchetrit au jeu encore mal dégrossi. Son interprétation parfois forcée de petit génie rebelle qui s’ignore (des petits airs de Duvauchelle) est encore bien tendre, et ses excès de colère tombe souvent à plat.
Mais ce qui embarrasse le plus avec Au bout des doigts est son scénario simpliste, écrit au burin, qui accumule les poncifs et les clichés comme dans un mauvais téléfilm. Des dialogues d’une naïveté déconcertante et un sujet vu et revu des centaines de fois, avec plus de talent et de cœur, qui maltraite des sujets aussi sensibles que les rapports de classe, la résilience face à l’injustice sociale, la transmission du savoir et la persévérance dans l’épanouissement en tant qu’artiste.
Mais j’ai revu KST.