Au bout des doigts rappelle que sans détermination ni réelle rage de vaincre, il est impossible de sortir quelque chose de propre. Sans déconner, le film est hyper fainéant à tous points de vue et je suis triste de dire que même Lambert Wilson semble se demander ce qu'il fait là, regrettant visiblement son choix d'apparaître devant la caméra. A Gare du Nord on aimerait même lui souhaiter de prendre le train et de partir. C'est dire.
Le film a pourtant une idée, qui s'en révolutionner quoique ce soit, pouvait prétendre à représenter un divertissement honorable. Le parallèle avec Whiplash est hautement déconseillé quand on voit un personnage principal aussi énervant (énervé pour rien ni sans raison apparente), agressif pour lequel tout lui sourit sans qu'il semble le mériter ni même travailler pour.
Je fais partie de cette école qui croît fermement que rien ne tombe tout seul dans le bec sans travailler au préalable, et j'ai le sentiment que ce film n'a pas assez été réfléchi pour vraiment valoir le détour et que son personnage principal obtient tout sans vraiment le mériter. Sans être une catastrophe, la platitude du long métrage m'a profondément ennuyé, la faute à un manque de rebondissement et une légèreté qui m'a profondément blasé comme en atteste la romance affligeante et la fin invraisemblable.
Faire du piano c'est exigeant, et Au bout des doigts ne l'est pas du moins je n'ai pas ressenti quelconque attachement pour l'ensemble des personnes ayant participé à ce film pour leur film, hormis une froideur qui laisse mon avis négatif ici. Tout semble superficiel, et de mon point de vue, superficiel n'est pas un bon accord avec le sujet de la musique, et par extension ici, avec le cinéma.
Tout est une histoire de passion, et Au bout des doigts laisse clairement à réfléchir pourquoi un tel film ? Après mûre réflexion je me demande bien si Whiplash ne m'a pas laissé une empreinte tellement indélébile que toute histoire dans cette thématique me semble fade.
4/10.