Y a-t-il une vie (artistique) après la mort (cérébrale) ?

(Avis de recherche: Clint, vieux voisin sympathique que vous pourriez croiser avec une caméra à la main)


Ben voilà. Ça faisait un petit moment qu'il s'éloignait, qu'il s'éloignait.
A force, ça y est: on l'a complètement perdu.
On peut même pas dire qu'il est complètement à l'ouest. Au contraire, Clint est passé totalement à l'est du bois (pouf pouf).


Million dollar baby, Mémoire de nos pères, Lettres d'Iwo Jima, L'échange, Gran Torino, Invictus, Au-delà... ou le parcours parfait d'une lente mais irrémédiable descente, pas forcément aux enfers, mais en tout cas, vers la déliquescence.
Le problème, c'est que plus il vieilli, plus il tourne.
Il était depuis un moment un poil surestimé de la part de la critique et d'une part du public, le voilà en surchauffe, et cela m'attriste.


Car comment accorder une once de mansuétude à ce "Au-delà" qui serait au mieux une tentative maladroite de la part d'un jeune réalisateur, et devient ici un film embarrassant.


Pour vous dire, on dirait "destination finale" en version maison de retraite.
Ou pire: "le sixième sens" en version TF1.


Parce que le malaise vient de là: venant de n'importe qui d'autre, cette tentative de film sur le thème de la vie après la mort aurait pu être pris pour une oeuvre de fiction sympatoche (mais mauvaise quand même) sans autre intention que de divertir.
En l'occurrence, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit là d'une sorte de journal intime sur les questionnements personnels de Clint.


Et, facteur aggravant, comme si Clint ne se sentait pas à l'aise avec son sujet, quasiment toutes les scènes sont ratées: du postage d'un colis à la poste, de la visite simultanée de 36 médiums à la suite dans la même après-midi de la part d'un gamin de 12 ans, jusqu'à des scènes de plateau télé à peine digne de "Joséphine Ange gardien" ou encore des réunions de travail directement tirées de "Clara Sheller" avec forcément la tour Eiffel en fond d'écran, le résultat est indigeste, boursouflé, maladroit.
La partie française est digne, on l'a compris, d'un téléfilm de série télé française.


Au collège, nous serions en face d'une rédaction d'adolescent mal dans ses baskets avec juste un poil de savoir-faire en plus.
La vieillesse est un naufrage.

guyness
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Nom de dieu j'ai pas envie, mais je vais y aller par conscience professionnelle !

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le 19 juin 2011

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guyness

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