La boite noire était un sarcophage

Je suis quelqu'un de relativement confiant quand ça m'arrange, or même si Zhr m'avait recommandé Sucker Punch, il m'avait aussi parlé, anticipant par avance la jouissance, d'Au-delà du réel. Je m'attendais donc à un trip halluciné et psychédélique, je pensai que j'en verrai de toutes les couleurs.

Cependant malgré ça, j'ai été surpris.

Altered States va en effet dans des directions où on l'attend pas, il met en avant un héros à la sociabilité quelque peu déviante, jeune mais bien de sa personne, scientifique qui s'intéresse aux malades mentaux, aux effets des drogues hallucinatoires, à Dieu, aux origines de l'homme et son évolution.

Le pitch de départ intrigue donc, surtout que le réalisateur n'est pas en reste : belle maîtrise de la photo, une musique aux petits oignons et une réalisation à la hauteur de tout cela, avec ses zooms qui reviennent inlassablement sur les visages plus ou moins crispées. On savoure tout ça malgré un rythme lent.

Pour la réalisation de ses expériences, sa curiosité et sa satisfaction personnelle, ce scientifique utilise donc un caisson. Il s'agit d'une sorte de boite, remplie de liquide, dans laquelle on va enfermer le scientifique bourré de capteur tandis qu'il est sous l'effets de drogues, le but du caisson étant d'isoler le cobaye pour qu'il ne soit soumis à aucun stimulis extérieurs (lumière, son, toucher). Comme souvent, on assiste donc à une quête, non pas en fanfare contre le bien ou le mal, mais une quête d'une vérité, celle de l'homme, sa conscience, à la découverte de nos gènes, de notre évolution, ça passe donc par ces fantastiques phases de rêve/hallucinations, trip mystique et originel. On regrette qu'il n'y ait pas de vue subjective de temps à autre pour nos plonger un peu plus dans ces fantasmes mais si on accroche on reste scotché devant ces spectacles grandioses.

Ce caisson, d'abord un grand tube verticale qui fait penser à ces premiers appareils de l'exploration sous marine, puis ce grand bloc noire qui n'est pas sans rappeler un monolithe d'un autre univers filmique, est le recueil de l'être, il est aussi un cocon, il est le lieu de la mort et de la renaissance, de la transformation, il cache à la vue du spectateur mais lui permet de fantasmer et cela est fort bon.

Notre acteur principal est agréable, plutôt talentueux mais là où on tombe de notre nuage c'est dans la seconde moitié du film, la plupart des acteurs s'y ridiculisent un peu avec des dialogues presque nanardesques rendus ridicules par certains effets spéciaux qui ont mal vieilli et un enchainement de scènes finales qui sont d'une mièvrerie et d'un conformisme puant.

On prend notre pied si on a notre ticket pour le voyage halluciné qui vaut bien le détour mais mieux vaut donc être au courant que la seconde partie malgré l'usage de champignons provoquera une sensation de manque : à voir.
Cmd
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le 27 déc. 2012

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