En dix ans, Dupieux aura donc réalisé sept longs métrages tous plus loufoques les uns que les autres.
Des films dans lesquels se côtoient des pneus tueurs, des flics dealers de rats morts, des emboitements de rêves, de films, de souvenirs qui collisionnent la réalité dans un vaste tourbillon bordélique.
C'est berzingué, loin des carcans d'un cinéma français parfois aux abois et ça fait du bien.
Qui plus est, à chaque fois ses propositions folledingues sont soutenues par des castings de première classe qui appuient admirablement la recherche créative, le délire de l’artiste.
De Chabat à Lambert, de Mark Burnham à Marilyn Manson ou encore de Poelvoorde à Monsieur Fraize, de ce côté là on est pas en reste.
Oui mais voilà, au bout de sept réalisations on sent que ça patine, que ça bugue, que ça tourne fou. On voit, on sent, on comprend la recherche d'une loufoquerie permanente qui malheureusement n'accouche pas toujours de grand chose.
Dans Au Poste !, c'est plus vrai que jamais.
On a l'impression de regarder un remake sans fond et en huit clos de son précédent fait d'arme Réalité.
Evidemment le constat est un peu triste, mais on sort de ce film avec la désagréable sensation que le père Dupieux est en train de se foutre un peu de notre gueule.
Rien de bien neuf, rien de bien drôle, rien de bien pensé, rien de bien fait, rien de bien travaillé. Tout fait un peu fainéant, un peu 'idée à la va-vite', un peu 'travail en cours'.
Et c'est bien ça le problème. Au fur et à mesure de l'avancée du pépère dans ses pérégrinations filmiques, on attend. On attend qu'il se décide enfin à faire quelque chose d'abouti, à présenter une proposition achevée. Avec Dupieux, on a toujours l'impression d'un trop vide. Que ces films sont certes peu communs mais qu'au fond ils boitillent. Tout sur la forme, pour le reste il faudra repasser.
Et après Au Poste !, force est de constater qu'on continue d'attendre !
Ben oui, mais c'est pour ça !
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