Il y a des fois où le cinéma français peut énerver. Et il y a des fois où le cinéma français est vraiment génial. Et j'en ai marre que ce qu'on nous sur-vend que les trucs qui énervent (genre la vague d'adaptation de bande dessinées franco-belges qu'on se tapera l'année prochaine. Sauf Astérix. Enfin, on aura quand même un Astérix par Fabien Oteniente juste après). Alors qu'à coté on a des trucs cool et vraiment cool. Genre Albert Dupontel qui revient avec l'adaptation d'Au Revoir Là Haut. Et ce serait criminel de dire qu'il s'agit d'un mauvais film tant il regorge de qualités.



Le cinéma de Dupontel



Pour faire simple avec Dupontel, j'ai aimé Enfermé Dehors, je n'ai pas vu Bernie, j'ai trouvé le Vilain sympathique et je n'ai pas vu 9 Mois ferme. Je trouve Au Revoir Là-Haut vraiment différent tout en étant semblable à son style. On sait qu'il est très inspiré du style de Terry Guillian dans le délire total. Et bien ici, il nous offre un film aussi poétique que certains films de Terry Guillian. Il y a une ambiance vraiment incroyable dans ce film qui fait qu'il est génial. La réalisation se veut poétique mais aussi burlesque et réaliste. Sérieusement, Albert Dupontel qui gère bien une séquence de film de guerre. Comment se fait-il qu'on ne réalise plus de film de guerre pur (je ne parle pas de comédie façon Max et Léon ou de films façon Nos Patriotes ou Les Gardiennes qui va sortir bientôt. Mais de films de guerre façon Soldat Ryan. Pourquoi ce n'est pas encore arrivé le CNC ?). Et malgré tout ça, on a de très belles séquences poétique qui rend cool la belle époque et qui s'insère bien dans le flash-back (oui le film est un flash-back. C'est déjà mieux que de raconter la "vraie histoire" d'un film tout pourri n'est-ce pas *les Nouvelles Aventures d'Aladin * ? Oui, je suis encore traumatisé au point que je suis content que les Nouvelles Aventure de Cendrillon n'est plus qu'un souvenir). On a un film qui est beau visuellement et qui remplit de candeurs naïves au point qu'on est bien dans le visionnage. Bien sûr, il y a quand même des gimmicks déjà utilisés notamment le plan final en plan séquences qu'on a vu beaucoup de fois dans le cinéma français de qualité (tiens maintenant que j'y songe le film a beaucoup de plans séquences). Quant aux personnages...wow



T'as le bonsoir d'Albert !



Albert Maillard (Albert Dupontel) est un ancien soldat qui recueille avec lui Édouard (on y vient) et il s'agit d'une personne très malchanceuse. La vie ne lui a pas épargné et malgré ça il reste digne et la figure protectrice d'Edouard. Il est aussi maladroit qu'un Charlot qui sait parler (en plus comme Charlot, il préfère sortir avec la bonne plutôt que la princesse). Le seul problème avec son personnage est qu'on a du mal à cerner ce qu'il veut vraiment. On sent que c'est le héro du film mais il est plus guidé par les événements, même s'il prend les décisions majeurs.


Édouard Péricourt (Nahuel Pérez Biscayart de 120 Battements par Minutes) est vraiment bien. Il arrive à être vraiment intéressant comme personnage mutilé et transmettre ses émotions et son état d'esprit du premier coup d’œil


La scène où il dit merde au docteur est juste génial de drôlerie


C'est un personnage qui mutilé est une sorte de M Loyal fantasque. Qui veut s'en sortir et surtout causer du tort à son père via une arnaque. On arrive pas à le détester tant le personnage est attachant et fantasque. C'est lui qui guide le destin d'Albert son ami qui lui est redevable.


Marcel Péricourt (Niels Arestrup). Cet acteur mérite un César. Le personnage est un personnage vraiment détestable mais marqué par "la perte" de son fils et Niels Arestrup le joue à la perfection. Il est vraiment intimidant et il arrive à être touchant. Dans l'idée, il s'agit de la figure du père autoritaire mais pas foncièrement mauvais comme on voit dans la plupart des films mais le personnage est vraiment bien.


Autre personnage fendard, Laurent Laffite en Henri d’Aulnay-Pradelle. C'est moi ou tous les films que je trouve bien avec Laurent Laffite sont des films où il joue des rôles de méchants ou de connards ? Il n'y a guère que Astérix et le Petit Prince où il prête sa voix le rôle de ...Duplicata et du Vaniteux (Ah et je n'ai pas vu K.O cette année). Et il est vraiment incroyable en méchant profiteur auquel personne ne fait réellement confiance


Il faut un escroc pour trouver un escroc comme dit Marcel


Bon ok, il se fait avoir comme une **** mais c'est vraiment drôle


Le principal problème du film est le rôle des personnages féminins. A part Louise jouée par Heloïse Balster qui est très présente et attachante (en plus d'être intéressante en aide d'Edouard et développée), tous les autres son secondaires ou anecdotiques. Madeleine Péricourt (Emily Dequennes) est présente mais on l'oublie vite (malgré la mémorable scène de rupture avec Henri). Elle est exploitée en tant que sœur d'Edouard mais c'est tout. Pauline (Mélanie Tierry) apparaît assez tôt et on voit une tension amoureuse mais elle est développée hors champ.


Du coup...comment elle a fait pour retourner avec lui à la fin ? Ok, je comprends qu'il ait pu adopter Louise mais comment il s'est remis avec Pauline ?


Sinon, le reste des personnages sont soit anecdotiques soit des futurs divorcés



La guerre des escrocs



Grossièrement, il s'agit de l'histoire d'anciens combattants qui tentent de survivre en exploitant une sorte d'arnaque au monument. Cela dit, le film en filigrane s'en sert pour développer la relation d'amitié entre Albert et Edouard. J'aurai bien voulu que le film exploite les 5 étapes du deuil mais non (même s'il y avait matière à faire). Cela dit, il exploite de manière poétique une opposition entre Albert & Edouard et Henri. Les 2 premiers profitant des failles du système pour anrnaquer les profiteurs de guerres (entre guillemet) et Henri qui fait une sorte d'arnaque ou il trompe les familles en donnant des sépultures bizarres


En plus de se servir de fossoyeurs asiatiques. Tu m'étonnes qu'il s'est fait prendre si vite


Cela dit, l'ensemble est bien raconté et permet de voir comment nos 2 héros qui ont une dent contre leur ancien supérieur tenter de le faire plonger sans se dévoiler. L'histoire se suit bien et même si la fin est assez surprenant en faisant revenir un élément scénaristique qu'on avait presque oublié, on a un happy ending qui n'est pas trop forcé (sauf Mélanie Thierry à la fin qui sort un peu de nulle part). En claire, on a une super histoire drôle, théâtrale par moment et bien écrite. Bref, que du bon.



Film français n°1 de 2017



Je pense que oui. Dans une dernière critique, je disais qu'on ne veut pas que des Graves ou des 120 Battements par minutes comme films. A savoir que des petits films excellents qui savent être innovant. Je le disais parce que je voulais comme porte étendard, un film qui soit bien fait , bien réalisé et ambitieux. Au Revoir Là - Haut est clairement dans ce cas. S'il faut un porte étendard blockbusteresque, et bien on l'a maintenant (oui parce que Valerian...non. Juste non). Ce film est ce qu'on fait de mieux dans le cinéma français. Ce n'est pas le seul film de 2017 à le faire, mais si on mettait plus en avant ce genre de film, ce serait un grand pas. Maintenant c'est quoi le prochain film à voir à part les Gardiennes ? Un film de Noël réalisé par Alain Chabat ? Bon ben pourquoi pas après tout.

Créée

le 12 nov. 2017

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Neo Cosmic

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