Frustration, c'est bien le mot. Critique improvisée comme si je dialoguais avec vous, je vais tenter d'expliquer mon sentiment.
Le film avait tout pour me plaire : la plume de Dupontel, un contexte tragique et des touches d'excentricité qui contrastaient avec une histoire faîte à base de tordus faisant des magouilles tordues. Et tout ça y est, clairement. L'émotion qui en dépeint, le rire qui survient et c'est les yeux grands ouverts que cet "univers" se dépeint. Entre une très belle reconstitution de l'époque, des personnages fascinants, entre le soldat Edouard, parfait en artiste gueule-cassée au style riche, et Pradel, le marchand de cercueil pourri jusqu'à la moelle, c'est absolument accrocheur et on brûle d'envie de voir les personnages interagir, être confrontés, grandir.


Le film commence sur une superbe représentation de la guerre des tranchées, avec un prime, une facette très proche du conte, qui donne un aspect fantasmagorique à la scène. Le personnage de Pradell, campé par un Laurent Laffite excellent, évoque quelque peu, l'ogre, le loup, le méchant du conte. Un personnage habité par le mal. La guerre est cruelle, la représentation est superbe, et le sujet est posé. Comment vivre après la guerre ?


Le soldat Edouard va se faire passer pour mort pour ne pas retrouver sa famille, et cette famille - son père particulièrement - est dans le désir de le retrouver. Le personnage principal est le soldat Maillard, au cœur du récit et c'est lui qui va faire avancer l'histoire, entre les magouilles de Pradell et l'histoire familiale de Edouard.
Et c'est là qu'intervient la frustration. Maillard occupe tout l'espace mais a un comportement parfois étrange. Son histoire tourne très vite autour d'une sorte de quiproquo inintéressant et très bas de gamme qui empêche les personnages de se confronter entre eux. Comme si le film passait à côté de son sujet. Alors, oui, on voit certaines choses - comme quand Pradell corrompt un fonctionnaire - mais ce sont plus des mini-évènements qui restent à distance du récit principal, qui manque de mordant puisque Maillard ne tisse de lien concret avec quasiment aucun personnage. Reste Edouard, mais il y a quelque chose de très superficiel dans leur relation, qui fait que cela ne va pas droit au but.


L'histoire semble avancer brutalement les 10 dernières minutes, de façon presque anecdotique et hasardeuse, et on se rend compte que le film est finit, sans que j'eusse eut l'impression de voir vraiment une histoire. Sensation étrange et frustrante du coup.
Ajoutons à cela que l'histoire est narrée par Maillard dans un poste de gendarmerie marocain. La narration, trop présente, m'a empêché de vraiment entrer dans le film.


Dommage donc.

Robin_Legras
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le 20 nov. 2017

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Mini Baron

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