Voir le film

Après les claques que furent Blue Ruin et Green Room, le talentueux Jeremy Saulnier s'attaque pour la première fois à une adaptation de roman et débarque sur Netflix pour un nouveau thriller. Exit le décor chaud de la Virginie, terminés les loges crasseuses de l'Oregon, l'intrigue d'Aucun homme ni dieu se déroule dans les plaines enneigées de l'Alaska où un spécialiste de la faune sauvage est appelé à l'aide pour tuer un loup responsable de la disparition d'un gamin. Sa mère, étrange et déboussolée, va l'entrainer dans une spirale infernale...


Écrit par l'acteur fétiche du réalisateur, Macon Blair (qui octroie naturellement un petit rôle), ce scénario à strates souffre malheureusement d'un trop-plein d'intrigues, inconsistantes et brouillonnes, rendant peu à peu le long-métrage déplaisant. À l'image de son histoire par moments incompréhensible, notre héros (Jeffrey Wright, un brin paumé) va s'aventurer dans un traquenard sans fin où, pris au piège (pour on ne sait quelle raison), il va devoir autant se creuser les méninges auprès d'un policier fatigué (James Badge Dale) que d'essayer de survivre à une menace impitoyable revenue de la guerre en Irak (Alexander Skarsgård, monolithique au possible).


Comme une pelote de laine avec laquelle jouerai un chaton hyperactif, Aucun homme ni dieu va dans tous les sens, incapable de clairement proposer une intrigue limpide, alternant entre survival raté, chasse à l'homme intéressante mais mal fichue et même slasher par instants. Trop long, parfois clairement étrange, contenant bon nombre de séquences à la limite du compréhensible (l’interminable quoique jouissive fusillade), le quatrième film de Jeremy Saulnier est une amère déception, sauvée in extremis par la beauté de la mise en scène, comme d'habitude soignée, et les décors enneigés du Canada.

Créée

le 29 avr. 2020

Critique lue 153 fois

1 j'aime

3 commentaires

Critique lue 153 fois

1
3

D'autres avis sur Aucun homme ni dieu

Aucun homme ni dieu
Diego290288
7

AU COEUR DES TENEBRES

Réalisateur américain parmi les plus prometteurs du moment, Jéremy Saulnier (Blue Ruin, Green Room et 2 épisodes de la saison 3 de True Detective) a vu son dernier projet racheté par Netflix et on...

le 30 sept. 2018

22 j'aime

1

Aucun homme ni dieu
Sergent_Pepper
4

(onsfoudnot’) gueule d’atmosphère

Un lieu : de la neige, de la buée quand on parle, des forêts profondes et des roches saillantes, des petites bicoques éclairées par un feu qui ne parvient pas à lutter contre le mordant du froid, un...

le 17 déc. 2018

21 j'aime

2

Aucun homme ni dieu
Velvetman
8

Red Snow

Avec son troisième film, Jeremy Saulnier se focalise une nouvelle fois sur le versant sombre de l’Amérique et son déchaînement de violence. Abstrait, ambitieux, et déroutant, Hold The Dark est une...

le 28 nov. 2018

19 j'aime

1

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10