August Rush est sur le papier un conte moderne ressemblant de loin à ceux de Charles Dickens (le pauvre enfant perdu qui tente de survivre dans un monde cruel qui se passerait bien de lui), dont Freddie Highmore en tête d'affiche est (quasiment) toujours la promesse d'un bon moment cinéma. On regrette seulement que ce jeune acteur (à la bonne tête) se débatte constamment avec un scénario mielleux. Pourtant, le duo de scénaristes d'August Rush était loin de laisser imaginer ce résultat, étant composé par Nick Castle (New-York 1997, Halloween) et James V. Hart (le Dracula de Francis Ford Coppola), a priori plutôt doués pour les œuvres matures. On ne comprend pas cette sortie de route étrange dans le mélo-niais, avec cette histoire qui aurait largement gagné à se débarrasser de sa naïveté excessive... Si les enfants ont encore l'âge de ne pas voir les raccourcis immenses et qui "arrangent bien" le scénario, les adultes restent muets devant une succession de scènes dont la probabilité est proche de celle de gagner chaque jour de sa vie au Loto... En voyant Freddie Highmore et sa très belle filmographie, on sait bien que l'on est face à une œuvre mineure, dans laquelle il peine à s'exprimer. Dommage car les musiques sont bonnes, les acteurs - même s'ils semblent sortir tout droit d'une telenovela - restent corrects, et la présence de Robin Williams (purement racoleuse vu le rôle caricatural et rapide qu'on lui a donné à jouer...) reste sympathique. Une espèce de Oliver Twist, gâté à la guimauve. Dommage.