Never Let me go est une montée en authenticité, part de l’enfance somme toute anecdotique des trois protagonistes – et traitée de façon bien plus accélérée et elliptique que le roman qu’il adapte – pour finalement atteindre la véracité de sentiments partagés après des années de rétention et de séparation. C’est dire que la réalisation de Mark Romanek fait le choix risqué d’égrainer une poignée de symboles, donnant l’impression parfois fâcheuse d’avoir sous les yeux un roman-photo, pour ensuite seulement y injecter du sensible et de l’humain, en adéquation parfaite avec la thématique ici traitée, à savoir l’humanité et ce qui la définit au-delà de son acception biologique.


La très belle photographie et la partition musicale de Rachel Portman, tout aussi magnifique, enveloppent ce récit découpé en trois âges de nappes mélancoliques, ressuscitant des souvenirs, les émotions d’un instant comme ce regard de deux enfants qui traversent l’assemblée de leurs camarades pour enfin se rencontrer et tout se dire, sans les mots. Aussi l’académisme quelque peu stérile du début ne doit-il pas gommer la vitalité recouvrée en clausule, parfait rééquilibrage pour méditer sur l’existence et sa finitude. « Un peu de temps avec lui », voilà ce qu’il reste.

Créée

le 8 déc. 2020

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