Capable de s'attaquer avec brio à divers genres, Otto Preminger propose un brillant film juridique en adaptant John D. Voelker avec Autopsie d'un meurtre, lorgnant aussi vers le drame psychologique ou encore le polar.
C'est d'abord par son écriture que l'oeuvre est brillante, que ce soit par le scénario, maintenant le suspense de bout en bout, les personnages, dialogues ou encore la profondeur dans les thématiques abordées. Preminger met en avant divers thématiques comme la misogynie, le viol ou encore les tromperies et toujours avec une certaine justesse. La galerie de personnages est fascinante, très bien étudiée, et il prend le temps de les présenter et de nous les faire découvrir.
A l'image des thèmes abordés, l'atmosphère est souvent sombre avec un parfum mystérieux planant tout le long du film. Les scènes de procès sont brillantes et captivantes alors que la mise en scène est élégante, Preminger nous immerge totalement dans cette histoire et nous captive durant 160 minutes. Il parvient à faire ressortir toute la complexité de ce procès sans alourdir le scénario et le déroulement, on vit littéralement l'oeuvre.
Les interprétations sont impeccables, James Stewart nous livre, à nouveau, une grande composition, sachant s'approprier son personnage et faire oublier l'acteur qui se cache derrière. Ben Gazzara dans le rôle du lieutenant, George C. Scott dans celui du procureur de l'accusation ou encore la jolie et si talentueuse Lee Remick sont eux aussi parfaits. Enfin, la photographie en noir et blanc est superbe alors que Autopsie d'un Meurtre bénéficie d'un remarquable fond musical, souvent jazzy et participant à l'atmosphère générale du film.
Otto Preminger propose avec Autopsie d'un Meurtre un très grand film, où il sublime une richesse d'écrire pour mieux créer une atmosphère sombre, façonner de passionnants et complexes personnages, et surtout nous faire littéralement vivre cette histoire.