Inutile de préciser que je ne me suis penché sur Avalon qu'en raison de son auteur, Mamoru Oshii, dont le premier Ghost in the Shell, ainsi que L'Oeuf de l'Ange, m'avaient carrément scotché. Sauf que se retrouver derrière une caméra, ce n'est pas la même chose que de se retrouver derrière un crayon (je caricature évidemment), m'obligeant donc à y aller à reculons...
Quoi qu'il en soit, on ne pourra pas reprocher au réalisateur japonais de ne pas oser une photographie originale pour dépeindre son univers ! Et même s'il m'aura fallu quelques minutes avant de m'habituer à cette esthétique si particulière, à ces couleurs et à ces lumières étrangement sombres, presque imperceptibles, je les ai finalement trouvées assez poétiques... Parce qu'Avalon prend son temps. La lenteur, la solitude de cette réalité virtuelle et de l'héroïne que nous suivrons, entre hologrammes et machines, laissera effectivement la part belle aux plans contemplatifs. Et c'est tant mieux ! Parce que c'est beau, extatique, apaisant, grâce à plein de petits détails de mise en scène, mais aussi parce que les quelques scènes d'action - plutôt rares heureusement - ne m'ont pas emballé du tout...
L'autre grande force d'Avalon c'est sa bande originale, très variée, du générique d'ouverture au final en apothéose. Mais pour ma part, le scénario, à base de légendes arthuriennes, m'a paru manquer d'ampleur, il faut dire que le jeu vidéo proposé ne comporte pas grand-chose d'autre que des combats armés avec de plus ou moins grosses machines, de la gestion d'équipe, et enfin ce fameux "ghost" - une petite fille au regard triste ici - qui s'était déjà fait connaître dans Ghost in the Shell. Pour le reste : des resets, des bugs, des niveaux cachés, des grades, des castes, de l'xp, des concepteurs immiscés, ça reste assez classique...
En revanche, la dernière partie du film dont je ne dévoilerai pas la grande spécificité, ne manque pas d'intérêt, même si l'ambition scénaristique s'avère très - trop - modeste. Certains détails sont bien vus (le canon) et ça aurait même pu être excellent si ce satané acteur incarnant Murphy n'avait pas tout fait foirer en surjouant comme un noob... A noter par ailleurs que le jeu hyper sobre de l'actrice interprétant l'héroïne, Ash, convient parfaitement à l'atmosphère générale du film. Et puis elle ressemble pas mal à Uma Thurman dans Pulp Fiction ! ^^
Très inégal donc, mais pas déplaisant, voire même fascinant par séquences.
6,5/10