Comme quoi, des fois il s'en faut de peu pour réussir sa comédie romantique. La grosse originalité vient ici du handicap du héros, cloué à son fauteuil, ne rendant évidemment pas hyper évidente l'histoire d'amour. Les codes sont habituelles, l'évolution prévisible (et pas toujours hyper-crédible), mais c'est suffisamment bien emballé pour que ça passe sans réel problème, évitant intelligemment une pseudo-lutte des classes qui eut été déplacé. Il y a un peu de mauvais esprit, amenant quelques échanges assez savoureux, les situations évitant avec une certaine habileté la répétition, quitte à glisser au fil du temps vers quelque chose (logiquement) de plus gentillet, sans tomber pour autant dans la mièvrerie.
Oui, c'est mélo, mais le sujet s'y porte pour le moins et on sait gré à Thea Sharrock et son scénariste de ne pas céder à la facilité quant au choix
de mourir dans la dignité prise par William,
qui eut été en contradiction avec la façon dont le récit avait jusqu'alors été construit. Surtout, si Sam Claflin fait le job en (très) beau gosse brisé par la vie, la grande curiosité est de voir Emilia « Khaleesi » Clarke, transformée pour l'occasion en jolie brune nettement plus « accessible » (toutes proportions gardées!) : elle est absolument charmante. Et puis, un film anglais faisant l'éloge de « Des hommes et des dieux » tout en disant que Paris est la plus belle ville du monde, il n'y a pas à dire : ça fait toujours plaisir. Un joli moment, souvent dans la tradition du genre, mais mené avec sensibilité et un humanisme lui faisant honneur.