C'est joli et téléphoné, mais dans les faits, je me suis quand même bien emmerdée

Il y a eu plusieurs tendances pour parler d'Avatar, sur SC comme ailleurs : d'abord, "ce film est une révolution technique !", puis "mais... le scénario c'est de la merde ! Pocahontas et les Schtroumpfs, en gros, lol", et enfin "ta gueule sale rageux, Avatar c'est fun, c'est tout ce qu'on lui a demandé". (Toute ressemblance avec le titre de la critique d'Hypérion serait fortuite)

Ok. Je peux comprendre toutes les tendances, qu'on adhère à un courant pour avoir l'air cool ou pas. Je m'imagine gosse devant ce film, je suis certaine que j'aurais adoré, c'est l'objectif du film, plaire aux gamins. On en prend plein la vue, les personnages sont soit très gentils soit très méchants, c'est joli, y a des animaux plein de couleurs, et les gentils gagnent à la fin... oups ! Spoiler. Mais oui, le scénario est tristement simpliste et prévisible. Rien de choquant jusqu'ici, c'est le cas de bien des productions.

Les propos qui vont suivre risquent de paraître égocentriques : comme je sais pertinemment que je vais enfoncer des portes ouvertes, je vais tenter d'expliquer pourquoi Avatar m'a fait chier du haut de ma petite personne. Sans doute trouverai-je des camarades d'infortune.
Pourtant partie très enthousiaste en un soir enneigé de décembre 2009, ma meilleure amie à mon bras, j'étais très emballée par la première partie qui nous fait découvrir Pandora, les Na'vi, les animaux sauvages, même si le scénario tombait déjà dans de graves clichés. Les clichés, j'en bouffe au petit-déjeuner, en soi ça ne me dérange pas... mais il faut pas exagérer. C'est quand Neytiri épargne Jack à cause d'une espèce de mini méduse volante et qu'il intègre miraculeusement la société Na'vi, et que Neytiri s'avère d'ailleurs être la fille du chef (bordel, on peut pas tomber sur une paysanne, pour une fois ?) que mon enthousiasme a dégouliné progressivement comme une crème glacée sous un caniar landais.
Lorsque le film bascule sur l'affrontement Na'vi+gentils scientifiques contre méchants militaires, a commencé une séance de facepalms qui n'a pris fin qu'au générique de fin. Mais là, c'est purement subjectif, je suis en état de ras le bol. Je n'en peux plus, je ne supporte plus les fables pseudo écolo où l'homme blanc et le soldat passent systématiquement pour des salauds absolus qui "retournent sur leur terre à l'agonie" (c'ça, ouais...) tandis que les gentils indigènes vont faire la fête au tambour. Comme j'étais irritée, ça m'a complètement gâché le reste du film.
Bon, j'ai pas aimé Avatar à cause du scénario. Normal, même si surprenant me connaissant.

Ensuite, visuellement. Rien à dire sur la technique, elle est parfaite... mais j'ai pas trouvé ça très beau. Les couleurs sont criardes (les oiseaux... WTF !), la forêt qui s'illumine dès qu'on pose le pied dessus, c'était juste ridicule, même la charge des Na'vi contre les appareils militaires ne m'a pas fait bouger d'un quart de poil sous le coup de l'émotion. Complètement hermétique à l'esthétique, même si, je le répète, elle est présente, et quiconque affirme le contraire est à mon humble avis d'une indicible mauvaise foi.
Mais, en bilan ? A la fin, je me suis sentie bombardée de clichés, agressée visuellement, engourdie par l'ennui, et le front couvert de bleus à force de faire des facepalms d'exaspération face à 1) la morale de bon ton (même si je suis certaine que l'objectif de Cameron n'était pas de nous faire la leçon, reste que perso, j'en ai marre), 2) les clichés qui débarquent. La mère nature qui fait rappliquer tous les animaux sauvages à la fin, ça m'a achevée.

Sinon, pour ceux qui comparent Avatar à Pocahontas, déjà arrêtez, ça devient lourd ; ensuite, Dieu sait que je n'aime pas Pocahontas, mais bien que tombant dans tous les clichés Disney du genre, le dessin animé a délivré une musique, "Salvages", qui surpasse à elle seule tout le scénario d'Avatar, traitant de thèmes quand même plus évocateurs bien que restant mièvre et cliché.
Pocahontas > Avatar. That is all.

En conclusion, j'ai pas aimé Avatar. Dans le sens où même sa valeur de divertissement et de qualité visuelle n'a pas eu l'effet escompté, je ne pouvais pas aimer Avatar. Mais je comprends son succès. Et quand même, Cameron est foutrement impressionnant de faire les deux plus grands succès cinématographiques (surestimés ou non) de deux décennies.

Et enfin, pour me décrédibiliser complètement : j'ai préféré Titanic. Je dis ça maintenant, histoire que vous me sautiez pas sur le poil en disant "MAIS T'AS MIS 7 A TITANIC ESPÈCE D'HYPOCRITE/FLEUR BLEUE (comme un Na'vi, haha)."
Karrie
5
Écrit par

Créée

le 27 juin 2011

Critique lue 2.6K fois

35 j'aime

17 commentaires

Karrie

Écrit par

Critique lue 2.6K fois

35
17

D'autres avis sur Avatar

Avatar
Hypérion
8

Avatar c'est fun, et c'est tout ce qu'on lui a demandé.

Avatar, le film qu'il est de bon ton de descendre pour affirmer sa supériorité culturelle sur les masses abruties qui payent 13 € pour aller voir la "révolution 3D" de James Cameron au cinéma...

le 27 janv. 2012

268 j'aime

80

Avatar
Sergent_Pepper
8

La séance de mes spectateurs.

Un jour d’été et de pluie, je fais découvrir ce film à mes enfants de 6 et 8 ans. Durant le film, je prends mes notes mentales en vue d’une critique. Notes pour plus tard : c’est niais. C’est...

le 3 août 2014

156 j'aime

27

Avatar
ackboo
4

Splendide ! Révolutionnaire !

Connerie hollywoodienne pour adolescents shootés à la Ritaline n°465031 Film de propagande de l'US Marine Corps n°9032 Apologie post-colonialiste nauséabondes des "bons sauvages écolos"...

le 6 janv. 2010

146 j'aime

12

Du même critique

Cinquante Nuances de Grey
Karrie
2

J'ai besoin de brainbleach, bébé.

Critique garantie NSFW, et prolongée. Oh boy. Quand même, y a un souci au niveau de l’égalité des sexes dont il FAUT parler, aujourd'hui : si ces messieurs n’ont pas le droit de lire Playboy en...

le 14 nov. 2012

164 j'aime

17

The Big Bang Theory
Karrie
8

Être ou ne pas être geek... en fait on s'en fout.

Qu'on se le dise : TBBT, ça s'explique avant tout par l'explosion de la tendance "geek=chic". Ca reprend en masse les clichés sur les geeks pro en science, en informatique, fan de Star Wars, Star...

le 21 nov. 2011

161 j'aime

56

Fallout: New Vegas
Karrie
9

Fallout 3 a enfin vu le jour

"War. War never changes." La phrase d'intro non plus. Je t'aime, Pearlman. Après le relativement moyen Fallout 3, j'étais sur les chapeaux de roue avec New Vegas. Le retour sur la côte Ouest et le...

le 3 janv. 2011

149 j'aime

86