Un documentaire spectaculaire
Je suis le premier à reconnaître que James Cameron est un exemple en matière de narration, même quand il s'agit d'histoire simpliste tel que Terminator ou encore Titanic. Mais avec Avatar, le réalisateur aujourd'hui couronné de deux énormes cartons a clairement privilégié l'univers de Pandora à son histoire. La première fois le film m'a agréablement transporté, mais aujourd'hui j'ai tendance à reconnaître que Cameron nous a quand même livré son film le plus faible narrativement parlant.
Le souci avec Avatar c'est que beaucoup de choses deviennent assez prévisible, sur 2h30 j'appelle cela être un peu problématique. On attend que des choses évidentes arrivent, le pire étant quand ses dites scènes se font longuement désirer comme le rapport bien cliché entre Jake et Neytiri - je t'aime, tu ne peux pas être avec moi à cause des miens, tu m'as trahit, disparaît, me revoilà, je t'aime de nouveau, je sais que vous direz que c'est très réducteur mais on a connu Cameron beaucoup plus fin et même plus touchant. Je crois sincèrement que le temps passé sur le scénario a été dérisoire comparé au temps passé sur la technique. Il y a pour ma part un vrai manque de développement des personnages, je ne déplore en rien l'interprétation des acteurs, ils se foulent pas mais font quand même passer un petit truc. Il y a surtout un cruel manque d'attachement, limite on s'en fiche de certains d'entre eux (comme Norman), il n'y a rien qui les type vraiment, rien qui émerge. On peut percevoir des tentatives mais elles sont vite avortées (voir la pauvre personnage de Michelle Rodriguez, très prometteur en amont).
Après oui c'est très joli, les couleurs et tout ce qui compose l'écran, s'il y a bien un point sur lequel Cameron n'a jamais déçu, ce sont bien les effets spéciaux. Véritablement à la pointe de la technologie pour un résultat beau et travaillé à chaque recoin. Pandora n'est qu'effets visuels mais on y croit à ce monde, pas du tout comme dans King Kong où la jungle était très fausse pour vouloir y croire. Là oui on peut dire qu'on tient une prouesse technique. Même la 3D à l'époque me paraissait au point, en voyant les récents 3D au cinéma, celle d'Avatar me paraît même encore plus authentique.
Je finirais en essayant de justifier mon titre, j'ai fait de la sociologie et il y avait un côté plaisant à voir Cameron étudiait les Na'vis comme un anthropologue le ferait auprès d'un groupe ethnique. La pilule passe la première fois, mais après c'est un peu plus difficile à avaler. Un documentaire a rarement été intéressant deux fois de suite si je puis dire ici. Heureusement Avatar se trouve un petit point d'orgue avec la bataille aérienne, c'est plutôt vertigineux, les personnages sont mis en danger, j'avais même des petits frissons lors de l'intervention des animaux. C'est juste bien dommage de se caultiner un combat long et franchement pas très tendu entre Jake et Quaritch. La fin se suffit à elle-même mais la loi à Hollywood fait que Avatar ne s'arrêtera certainement pas là avec son... comment dire ? Le terme raz-de-marée peut coller. Si je n'avais pas vu Avatar sur grand écran, je lui aurais certainement donné que la moyenne, mais bon c'était quand même un spectacle plutôt dépaysant à l'époque.