Endgame pour Hollywood ?

3h de néant. 3h de vide. Dans la pure tradition des productions Marvel voilà un film aussitôt vu et aussitôt oublié.
L'intrigue tient un quelques lignes : Un vague développement sur le voyage dans le temps pour ressusciter les êtres vivants exterminés par Tanos et ses bagues magiques dans l'épisode précédent.

En somme, il s'agit ici d'annuler purement et simplement Avengers: Infinity War, production datant de 2018 et pourtant déjà périmée pour ... refaire le même film.
Mais pour refaire le même film, il faut tout de même faire avaler la pilule à un spectateur assidu qui en voudra pour son argent. L'astuce : Et Tony Stark inventa le voyage dans le temps.

Cet ultime épisode conclut donc l'interminable Saga de l'Infini composée de tout juste 22 longs métrages !
Enième succès commercial pour la franchise Marvel, Avengers : Endgame a remporté 2,8 milliards de $ (!) et s'est propulsé directement dans le top 5 des films les plus lucratifs jamais produit par Hollywood.
On comprend vite pourquoi Marvel a aujourd'hui l'intention de prolonger le tir en développant une seconde phase de son désormais célébrissime 'Univers Marvel'. Une sorte de nouvelle saga... (sic !)

Vu la faiblesse du contenu de la proposition de cet Avengers : Endgame (étendards des productions hollywoodiennes actuelles) on espère que les majors hollywoodiens arriveront un jour à sortir de cette longue période de bug dans laquelle ils semblent être entrés au début du nouveau millénaire.
Thérapie collective pour américains traumatisés, les films de super-héros qui abondent sur nos écrans depuis 2 décennies, font vivre et revivre (et revivre encore et encore) les événements cauchemardesques du 11 Septembre 2001 à une population groggy et apparemment toujours en demande.
Les formes et motifs des films de super-héros sont systématiquement les mêmes : destructions massives de bâtiments, de quartiers et même de villes, valorisation de l'Amérique et de ces valeurs éternelles (héroïsme, sacrifice, bravoure), personnification du thème du self-made-man, victoire finale des bons sur les mauvais, victoire de l'Amérique.
Un film de super-héros contemporain se doit de répondre encore et encore et encore positivement à cette approche.
Oui mais voilà, cette vaste campagne mystificatrice massive ne suffit pas pour faire du bon cinéma.

Notons que dans sa longue histoire, Hollywood a toujours réussi à se réinventer, à se renouveler, à créer de nouvelles formes. De l'âge d'or du début du XXème siècle, au cinéma divertissant des années 80 en passant par les films introspectifs du Nouvel Hollywood, les productions américaines ont toujours réussi à s'adapter, à muter pour entrer en résonance avec les attentes d'un public nombreux.
Espérons de tout coeur qu'une fois encore, cette histoire se réamorcera et qu'Hollywood retrouvera un peu de sa splendeur passée, s'autorisant par exemple à nous proposer à nouveau des films plus qualitatifs...
Malheureusement, au vue des nouveaux plannings de sortie des futurs Marvel et DC Comics, au vue de la multiplication des plate-forme de streaming, au vue de la migration des meilleurs scénaristes et réalisateurs vers l'univers des séries et surtout au vue des milliards de dollars engendrés par un film comme Avengers : Endgame on peut dire que ce n'est pas gagné d'avance...
Endgame pour Hollywood ?