J’ai enfin vu le truc au box-office de 2,8 milliards de dollars, le premier à battre le record, vieux de 10 ans, d’Avatar. Alors que le blockbuster de Cameron innovait, créant un univers original et beau ; le pensum des frères Russo est la 22e production du MCU, un monde usé jusqu’à la corde par l’avidité de Disney.


Infinity War s’était conclu sur l’échec de nos super-héros, décimés par un fascinant et malthusien Thanos qui, pour sauver un univers à la démographie galopante, éliminait, d’un claquement de doigts gantés, 50 % des êtres vivants. Cinq ans plus tard, nos héros, peu habitués à l’échec, dépriment. Thor picole, Iron Man pouponne, Hawkeye massacre du mafieux, captain America, Nébula, et Rocket se morfondent.... Or, le temps presse, le monde ne peut décemment vivre sans Spiderman et les autres... Le salut viendra du benêt Ant-Man. Autant le héros gaffeur fonctionnait pas trop mal dans son univers parodique, autant le malheureux Scott Lang est grotesque au milieu des savants géniaux, des super-guerriers et des industriels milliardaires, mais passons. Ant-Man envisage un bond dans le passé, que Tony Stark et Bruce Banner s’empressent de mettre en œuvre.


Le voyage dans le temps convoque traditionnellement des interdits – tu ne tueras pas ton père, tu ne croiseras pas ton double et tu éviteras de changer l’avenir – dont nos amis s’empressent de s’affranchir. Tout est possible ! Mieux, chez les Avengers, la mort n’est jamais définitive.


Là, les scénaristes se sont surpassés. Puisque tout devient possible, autant faire plaisir aux fans. Selon un principe théorisé par Stan Lee, tout héros marvelien se doit cacher une fêlure. Tant qu’à lui faire remonter le temps, autant le confronter à sa blessure intime. Sortez vos mouchoirs ! Tony Stark retrouvera son marchand d’armes de père. Thor parlera à sa mère et renoncera à sa couronne. Nébula se réconciliera avec sa sœur, avant d’affronter son père. Captain America renouera avec son amour perdu... Trop émouvant... Les ténébreux Black Widow et Hawkeye lutteront à qui se sacrifiera pour l’autre... Rien ne nous est épargné... Et Thanos le Grand se muera en banal psychopathe décidé à tout faire péter...


Cela se clôt, comme chez Astérix, par une méga et illisible baston regroupant l’écurie Marvel, désormais pléthorique et, faute de banquet final, par un dernier, c’est promis, enterrement. Pour finir la boîte à mouchoirs...

Step de Boisse

Écrit par

Critique lue 2.6K fois

57
11

D'autres avis sur Avengers: Endgame

Avengers: Endgame
Sergent_Pepper
5

Endgame of stones

Il s'installe en ce mois d’avril une ambiance fin de règne sur la planète pop qui a paradoxalement de quoi réjouir. J’aime voir les compteurs s’affoler et un certain nombre de générations bruisser...

le 28 avr. 2019

201 j'aime

34

Avengers: Endgame
Moizi
1

Digne d'un yaoi amateur

Je suis abasourdi par tant de nullité. Je veux dire, je sais que ça va être nul, j'y vais pour le plaisir mesquin de détester ce que tout le monde aime... et je suis à chaque fois étonné par la...

le 30 avr. 2019

159 j'aime

22

Avengers: Endgame
Behind_the_Mask
9

Le super héros, la mort et le temps

Bien sûr, la salle était pleine, surtout day one. Un autre résultat aurait été analysé immanquablement comme un signe d'échec pour Marvel. Ce qui l'était moins, c'était ce public faisant le pied de...

le 24 avr. 2019

145 j'aime

36

Du même critique

Gran Torino
SBoisse
10

Ma vie avec Clint

Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...

le 14 oct. 2016

125 j'aime

31

Mon voisin Totoro
SBoisse
10

Ame d’enfant et gros câlins

Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...

le 20 nov. 2017

123 j'aime

12