Devine qui vient (encore) sauver le monde...

A l’image d’Ultron qui se nourrit de tout ce qui est électronique, et devient toujours de plus en plus puissant, les studios Marvel profitent de plus en plus du développement technologique afin d’ajouter toujours plus d’effets spéciaux. Ici, c’est tout le film qui est placé sous le signe de la surenchère, lessivant le spectateur de manière radicale. Ce serait néanmoins de la mauvaise foi de dire qu’on n’y prend aucun plaisir…
Si la première moitié du film est relativement paresseuse et sans grandes trouvailles visuelles (la séquence d’ouverture contient tout de même quelques plans impressionnants), la deuxième partie est plus convaincante, comme cette scène de combat (je sais, il n’y a presque que ça dans le film !) à Séoul, ou la scène finale en Sokovie, lors desquelles la caméra nous fait circuler avec une aisance confondante sur le champ de bataille, passant de manière très fluide d’un personnage à l’autre, avec un déluge de ralentis qui donnent des images absolument somptueuses, quoiqu’elles ne soient pas sans évoquer une sorte de forme moderne de propagande américaine... Il est d’autant plus regrettable que le scénario soit rendu confus sans doute par un ajout massif de personnages, ce qui fait qu’on doit sans cesse se recadrer pour pouvoir suivre chacun de ceux-ci au long du film. Heureusement, comme dans le premier volet, l’humour est toujours présent, mais ici, les scénaristes ont voulu introduire une certaine gravité qui cherche à instaurer une ambiance plus sérieuse, pas forcément bienvenue (Joss Whedon n’étant pas Christopher Nolan, il ne peut même pas prétendre à faire du Batman). Tout cela fait un film souvent grandiloquent, mais bon, avouons-le, très divertissant.