Scorsese ou Mr. Machin à la réalisation, c'était le même.

A la fin de la vision de The Aviator, deux constats s'imposent. Premièrement, il est assez regrettable de constater que c'est avec un film de commande que Martin Scorsese explose au box-office, avec des recettes à plus de cent millions de dollars. Record pour notre homme. Ensuite, c'est un blockbuster où l'on a tout simplement du mal de retrouver la patte scorsesienne. Une impression que cela aurait pu être n'importe qui d'autre qui aurait pu réaliser ce film. Ou presque.

Presque car dans l'ensemble c'est un film à grand spectacle plutôt honnête en terme de qualité. D'une part parce qu'en dépit de la longueur de ce film (près de 2H45), cela ne manque jamais de rythme. Oh bien sûr, il y aura bien l'un ou l'autre passage assez longuet. Peut-être qu'on aurait aimé un peu moins de success-story et plus de psychologie sur le personnage de Howard Hughes, mais c'est sûrement trop demander pour un blockbuster.

Ensuite, la mise en scène de Scorsese est correcte, mais une fois encore difficile de trouver sa patte. Les moments les plus intéressants sont sûrement les plus intimistes, lorsque le cinéaste filme un homme en proie à sa maladie, sa paranoïa. Le plan final est par exemple superbe. Mais on regrettera que la psychologie du personnage est très vite résumée. C'est la faute à une mère possessive et craignant constamment pour la santé de son fils. Voilà tout. Il y a sûrement d'autres raisons que cela. Ensuite, il faut reconnaître que l'on ne s'attache qu'à ce qui est une infime partie de la vie de Hughes.

Toutefois, il faut reconnaître l'incroyable talent des acteurs et surtout le génial Leonardo Di Caprio, portant à lui tout seul ou presque le film sur ses épaules, donnant constamment de la vie à son personnage, du souffle au film et captant toujours l'attention du spectateur. On notera aussi l'excellente interprétation de Cate Blanchett.

Voilà un biopic tout au plus sympathique, mais dont il y a fort à parier qui se noiera dans le flot de tous ces films que l'on voit et qui ne se démarquent pas du lot. Tout au plus offrent-ils de bons moments sur l'instant. Et quand il dure près de trois heures, ce n'est vraiment pas si mal en fin de compte.
batman1985
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le 8 mars 2013

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