Un film d'animation survolté et distrayant, à l'histoire complètement azimutée, mais à l'aspect visu

Quand on découvre ce film d’animation estampillé Dreamworks, on se demande ce qu’on pu fumer les scénaristes qui ont pondu une telle histoire. Un scénario vraiment sans queue ni tête qui part dans tous les sens mais qui miraculeusement fonctionne dans les grandes lignes. En effet, le fait d’être dans le contexte d’un film d’animation autorise toutes les folies et exubérances possibles à l’instar d’un côté totalement fou et sans aucune logique. Il ne faut donc pas s’amuser à en chercher une mais cela permet d’être surpris en permanence par ce « Baby Boss » déchaîné.

On reconnait encore une fois la patte de Dreamworks et son accointance pour l’aspect cartoon dans ses productions animées (hormis peut-être la sublime saga « Dragons »). On retrouve ici surtout le grain de folie de Tom McGrath, responsable des « Madagascar », dont on retrouve le rythme endiablé et ce côté visuel débridé. Niveau visuel justement, on a connu mieux, les progrès en matière d’animation ayant rendu nos exigences peut-être trop importantes. C’est réussi mais on ne se situe jamais dans l’émerveillement et la perfection esthétique du concurrent principal, Pixar. Plutôt du côté de Blue Sky (les « Age de glace ») ou Illumination (les « Moi, moche et méchant »), les autres concurrents arrivés plus tard.

Le rire est souvent au rendez-vous devant les péripéties de ce bébé pas comme les autres et de son grand frère. On apprécie surtout d’être constamment amené dans une direction qu’on n’attendait pas forcément. Mais il est de bon ton de constater qu’en dépit de la franche rigolade et de l’aspect délibérément comique et survolté de « Baby Boss », il y ait tout de même une belle relation qui s’ignore entre deux frères au centre de l’intrigue. C’est davantage cela qui touche plutôt que la morale bien lourde et attendue sur l’amour et la famille. Un soupçon d’émotion qu’on n’attendait donc pas dans ce film d’animation.

Il manque peut-être de second degré bien qu’il soit parfois présent par intermittence, mais surtout de différents niveaux de lecture, contrairement à la quasi-totalité des films Pixar. Le méchant n’est en outre pas vraiment réussi et le dernier acte est totalement interchangeable avec une quantité indescriptible de films du même genre. On passe néanmoins un très bon moment à voir ces péripéties délirantes et sans limites. Ce qui place « Baby Boss » dans le haut du panier des films d’animation sans qu’il en soit pour autant inoubliable.