OK, ce quatrième opus est sans problème le moins brillant depuis le début de la saga. Misumi fait une petite pause après trois premiers opus étourdissants et passe le relais, ce qui se ressent dans la mise en scène beaucoup plus sage. Les combats sont de fait un peu décevants, n'offrant rien de vraiment mémorable, là où la série se faisait un point d'honneur à constamment surprendre le spectateur - parfois jusqu'à l'absurde. Comparer la bataille finale de ce volet à celle du précédent fait forcément mal, d'autant que le feu d'artifice sanglant caractéristique des premiers volets est ici quasiment absent.
Cela étant, Baby Cart 4 est loin, très loin d'être un ratage, offrant de nouveaux éléments de background à Ogami Itto, approfondissant la relation entre l'ex-bourreau et son fils, brossant de beaux portraits d'adversaires (avec bien sûr en premier lieu la ninja se tatouant les seins pour tétaniser ses adversaires), et faisant avancer l'intrigue de la saga - le tout en moins d'1h20 ! Évidemment cela se traduit par une impression de passer vite sur les choses et les personnages, ce qui est dommageable mais permet au film de garder un rythme très élevé du début à la fin.
Si la folie de la trilogie initiale s'estompe, ou tout du moins se banalise un peu ici, on notera quand même une séquence extraordinaire qui relève l'ensemble : lorsque le patibulaire héros se trouve aux prises avec des ninjas démembrés continuant à se battre par tous les moyens. L'horreur rejoint le grotesque pour donner une scène dérangeante et parfaitement mise en scène.
Il serait donc dommage de faire la fine bouche sur cet épisode qui bien que hanté par l'absence derrière la caméra de Misumi, reste tout de même honnête à tous les niveaux, et dont la terrible scène finale constitue ce que l'on appelle dans le milieu un boudiou de teasing !