Baby Driver est le nouveau bébé d'Edgar Wright très attendu au tournant (jeux de mots, quand tu nous tiens!) et une chose est certaine, il ne laisse pas indifférent!


Mais c'est surtout un film qui divise selon que l'on apprécie un cinéma de forme ou de fond...



I mean, is he retarded?



En effet, on se retrouve ici clairement dans un cinéma de forme où le film s'assume presque que comme vidéo clip oscillant entre l'action et la comédie et touchant parfois (de très loin, je vous rassure) à la comédie musicale.


Le film commence sur les chapeaux de roues (il continue, le bougre !) avec une scène d'ouverture assez exceptionnelle qui malheureusement sera en fait la meilleure du film où l'on retrouve Baby (joué par un Ansel Elgort au top avec sa babyface) plongé dans sa musique, tapant des mains en jouant avec les leviers de sa Subaru Impreza WRX STi rouge flamboyante pour la faire presque danser à ses côtés et poussant même le vice à partir en playback avant de s'achever sur une course-poursuite d'une qualité et intensité rarement atteinte à l'écran. Une scène d'ores et déjà classique.



I'm a driver.



La suite du film suit cette tendance mais en perdant en intensité malgré un gros casting bien exploité. Casting où l'on retrouve des pointures de la télévision comme Jon Bernthal (Shane de Walking Dead, le Punisher dans Daredevil) que l'on aurait aimé voir plus longtemps à l'écran, Jon Hamm (de Mad Men) ou Elza Gonzalez (de From Dusk till Dawn) ainsi que des talents du grand écran comme Kevin Spacey et Jamie Foxx. Chaque personnage est bien exploité dans le sens où il a le droit à son temps d'écran pour qu'on perçoive exactement la nature de son personnage et a un rôle bien défini nécessaire à faire avancer l'intrigue.



One more job and I'm done.



Là où le bas blesse, c'est l'intrigue justement! Une espèce de script qui mélange le classique Drive saupoudré de scénario lambda de films de gangsters où un héros est pris dans cet univers malgré lui. Du coup, si le film commence fort, très vite, on tombe dans le déjà-vu scénaristique. Est-ce pour autant une tare? Non, ça ne rend pas le film chiant un instant et ça n'empêche pas la forme de prédominer par son effet kiss cool. Il y a de l'humour mais il n'est pas forcé, on en fait pas des caisses (le gars est on fire) pour vous faire marrer et même si le film tombe un peu dans l'excès par ses personnages un trop stéréotypés, il reste réaliste dans son action et dans son déroulement.


On pourra aisément lui reprocher son happy ending tombant un peu trop facilement (le revirement de Kevin Spacey passant de grand méchant au cœur de lover blessé était sans doute too much et décrébilise un peu le tout) mais c'est un good movie sans aucune prétention dramatique, cela tombe donc sous le sens de finir de la sorte et non dans un bain de sang et/ou de larmes...



The moment you catch feelings is the moment you catch a bullet.



Les dialogues font mouche et ne s'éternisent jamais. L'aspect taiseux de Baby y joue pour beaucoup (encore un point commun avec Drive) ce qui permet aux autres personnages d'étendre leur personnalité. La BO est solide, même si elle a un peu tendance à prendre trop de place. J'apprécie le choix éclectique faisant la part belle aux 70's mais pas seulement. Le tout forme un bon délire très divertissant.


Bref, le film ressemble beaucoup à un Drive transformé en blockbuster populaire. Peu de fond (et très stéréotypé) au final mais une belle forme jouant à fond la carte de la cool attitude pour nous offrir un divertissement de qualité. On regrettera juste que l'intensité du début ne reste pas présente tout du long... Le film mériterait plus un 7/10 accompagné d'un coup de cœur qu'un 8, mais j'avoue que pondre une œuvre originale et de qualité mettant des bolides en vedette est un exercice suffisamment périlleux et souvent décevant que j'ai voulu récompenser.


Ps : L'hommage à Drive est une volonté d'Edgar. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une Chevrolet Impala. Voiture passe-partout mais fortement puissante qui est conduite par Ryan Gosling dans la première scène du film.

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le 31 juil. 2017

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