Intro: un pseudo-nerd au volant de sa voiture, bougeant au rythme de son iPod quand 3 malfrats qui viennent de braquer une banque se précipite dans sa caisse et hurle "Fonçe". Lunettes noires sur le nez et pied au planché, l'imberbe se transforme alors en fou du volant...
Edgar Wright parvient à saisir son public dès la première séquence du film. La voiture virevolte tel un danseur de ballet sur l'asphalte et la musique pop non-stop est un pur moment de jouissance. Le réalisateur pose dès le départ les bases de son film: musique à fond, toujours appropriée et jamais soulante et surtout un art de filmer des poursuites dantesques sans user d'artifices et de contrefaçons: c'est fluide, stylisé, dépourvu de ralentis et autres effets de style. En clair, la caméra au service du plaisir.
Baby driver c'est un film de braquage. Avec un brin d'humour Anglais chère à E.Wright. Dans l'ensemble cela fonctionne bien mais le film connaît un gros ralentissement vers le milieu qui casse le rythme. Autre accroc: Mister Baby. Si le personnage n'est pas antipathique il est franchement oubliable dépourvu de charisme au contraire de sa petite amie ou du génial Kevin Spacey parfait en parrain impitoyable mais réglo. J.Fox en fait des caisses et c'est dommage, peut-être pour sauver un scénario qui aurait mériter un meilleur background?
Baby Driver est à voir, rien que pour les séquences de voiture qui font passer Vin et sa bande pour des rigolos gavés à la protéine. La mise en scène est rafraîchissante et beaucoup de scènes sont carrément jouissives. Dommage que cela reste un bel emballage pour un cadeau qui manque un peu de contenu et de réflexion.