Chaque nouveau film d'Edgar Wright semble déchaîner les passions. Il faut dire que le réalisateur a su modeler les différents genres auxquels ils s'attaquait à sa guise pour créer des œuvres très souvent extravagantes, burlesques, et mémorables. Alors, aux premières images de ce Baby Driver, facile d'y voir la petite touche d'originalité, mais difficile d'y voir totalement le style Wright et surtout cette révolution habituelle.


Baby Driver est un film de casse, avec pour particularité : le chauffeur, un jeune homme très doué derrière le volant, ne quitte pas ses écouteurs une seconde. S'ensuit donc un long-métrage plutôt rythmé où la musique écoutée est diégétique et sert ainsi également de bande-son Rock/Pop des 60s' aux 90s' pour la plupart des scènes. L'approche est atypique et offre ainsi un ton décomplexé au film, tout en s'ancrant dans la vague d’œuvres cinématographiques et télévisuelles aux consonances rétro/oldschool, dans lesquelles la bande musicale s'inscrit comme un des principaux faire valoir.


Car, passée cette touche nostalgique, Baby Driver se montre plutôt classique dans le genre, adoptant un ton que l'on pourrait rapprocher d'un Pulp Fiction moderne, très emphatique en dialogues parfois philosophiques et ne minimisant pas sa violence, avec une touche d'humour plus ou moins cynique. Heureusement, la brochette d'acteurs qui se donnent la réplique parviennent à se démarquer dans cette pellicule cherchant constamment à être en mouvement. Ainsi, Ansel Elgort supporte admirablement le poids du film en tant que protagoniste particulier. Autrement, son histoire et son amourette laissent un peu plus de marbre. Face à lui, Kevin Spacey, Jon Hamm, Jon Bernthal et Jamie Foxx font office de figures du crime, chacun avec sa personnalité détonante.


Pourtant, tout aussi loufoque que sonne cet ensemble, il n'est finalement pas aussi pétillant et coloré qu'on aurait pu l'espérer, préférant s'offrir quelques scènes d'exubérance pour tenter d'échapper au classicisme de son intrigue. Par ailleurs, cette surabondance musicale donne par moment l'impression d'un long clip vidéo, où titiller les oreilles du public semble être devenu une gageure pour rendre un film "cool". On notera également, malgré cette avalanche de morceaux des décennies pre-2000, une captation numérique qui créer un décalage. Rien qui n’empêche, cela dit, de profiter de ce film à l'atmosphère particulière, quand bien même il ne se fera pas une place aux côtés des meilleurs films de casse.

AntoineRA
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le 24 août 2017

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AntoineRA

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