Une paire d’écouteurs placée dans les oreilles, puis une légère poussée sur le bouton play, la musique est lancée. Autour de nous tout s’arrête, le son coule dans nos veines, il est déjà trop tard pour stopper l’effusion. Le cerveau irradié comme sous l’effet d’une drogue euphorisante, le monde change de couleur, c’est la bonne humeur qui domine et le reste n’a désormais plus d’importance.
Pas de tour de chauffe, le show démarre tambour battant, le rythme est dynamique, frénétique, cinétique. A peine la ceinture attachée que nous voilà propulsé dans une course poursuite effrénée, dans le rétroviseur le temps défile trop vite pour s’en apercevoir. Edgar Wright au volant, les mouvements sont fluides, la trajectoire maitrisée, la destination n’est pas surprenante mais le voyage est agréable, car malgré la vitesse, confort et sécurité nous entoure. Tenir le même rythme de croisière toute la route est difficile, des ralentissements sont à prévoir, certains détours auraient pu être mieux gérés, mais l’objectif sera atteint sans déplorer d’accident.
A l’horizon le plaisir, la délectation visuelle couplé à la jouissance auditive. Le chef d’orchestre n’en est pas à son coup d’essai, mais parviens tout de même à surprendre, poussant sa créativité à un niveau encore inconnu. A côté de lui les interprètes sont en roue libre, des fausses notes se font entendre, des partitions sont surjouées. A leur centre, Ansel Elgort s’en sort honorablement, brillant dans certaines chorégraphie, et notamment un plan séquence ahurissant de maestria. Allez acheter un café n’aura jamais été aussi amusant.
L’action est au rendez-vous, aussi piquante qu’une bouteille de téquila aussi vibrante qu’une envolée de guitare de Queen. Mais surtout dénuée de trucage et artifice, aussi sincère que la passion d’Edgar Wright pour le cinéma et la musique. Baby Driver est le tube de l’été. Léger mais entrainant, sa vocation n’est pas de changer le monde, préférant l’émotion à la réflexion, le fun à la dramatisation. Une love story pour moteur, évidement, d’amour il est toujours question. A l’avenir peut être oublié dans les tréfonds des charts, mais au présent l’essentiel est d’avoir passé un bon moment. Non ?