Le scénario de Babycall, du norvégien Pal Sletaune, est d'une simplicité redoutable. Impossible de ne pas se dire qu'on a déjà lu ça quelque part...
Pourtant, l’œuvre possède deux atouts majeurs : le premier est la formidable Noomi Rapace, qui porte le film sur ses frêles épaules, et le second est cette atmosphère de paranoïa latente dans laquelle le réalisateur plonge son héroïne.
En provenance de Scandinavie, cette tragédie aux allures de film fantastique (Babycall a obtenu le Grand Prix 2012 du Film Fantastique de Gérardmer) tisse sa toile autour du personnage d'Anna, dont le fragile équilibre tend à se fissurer à tout moment. L'amour d'Anna pour son petit garçon est tout ce qui la maintient encore debout, elle qui a tant été persécutée...
Le film m'a beaucoup fait penser à Dark Water d'Hideo Nakata, lui aussi Grand Prix de Gérardmer en 2003 : la peur qui s'insinue petit à petit en Anna comme en Yoshimi (l'héroïne du film de Nakata), ce climat de tension et d'angoisse dont sont imprégnés les deux films, cet équilibre entre réel et surnaturel, entre réalité et fantasme, et bien sûr ces deux magnifiques histoires d'amour mère-enfant,
jusqu'au sacrifice...