En délocalisant son concept depuis la région parisienne vers le Brésil, Babysitting 2 investit le genre de l’aventure qu’il enrichit de trouvailles comiques parfois savoureuses – pensons à la séquence de décollage de l’avion que suit à toute vitesse la grand-mère sur son fauteuil roulant – quoique bêtement vulgaires par instants. À l’image du récent Terrible Jungle (David Caviglioli et Hugo Benamozig, 2020), il se plaît à jouer avec l’ethnocentrisme et aborde les tribus amazones comme un conservatoire de clichés et de préjugés sur le cannibalisme, dans la tradition d’un Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980), prétexte à une suite de retournements de situation mêlant drogues, hallucinations et sexe débridé. Si la formule fonctionne un temps, grâce au dépaysement que procure le cadre amazonien et à l’arrivée d’un Christian Clavier caricatural en beau-père tyrannique, prolongement Splendid du président-directeur général des éditions Schaudel interprété par Gérard Jugnot, elle ne suffit pas à tenir un film qui pèche par ses dialogues qui paraissent faux, plaqués sur les situations.
Nous avons également cette impression désagréable d’assister aux vacances d’amis soucieux de partager leurs souvenirs, des souvenirs qui nous font rire un peu mais qui demeurent inaccessibles et inintéressants. La caméra à l’épaule, assez mal gérée quand le rythme vient à s’accélérer, accentue ce constat d’entre-soi qui empêche le long métrage d’exploiter une matière cinématographique ; en lieu et place, des tics d’influenceurs sous les tropiques fort pénibles. Des potes s’amusent et s’aiment, certes, mais nous dans tout cela ? À quoi bon d’ailleurs recourir à l’humour potache si c’est pour, à terme, remprunter le chemin balisé du drame sentimental pesant sur fond de fidélité et d’engagement ? Une suite en demi-teinte, donc, qui vaut pour quelques scènes cocasses et une mémé raciste hilarante.