Tempérament de feu pour un Russel qui a mis son Carpenter au vestiaire

Backdraft, c'est le premier film où Ron Howard essaie vraiment de trouver la formule magique pour gagner des oscars: on y retrouve tous les ralentis et toutes les thématiques qu'il s'efforcera de développer afin d'émouvoir le public le plus large, dans ses plus gros succès à venir, tels que 'apollo 13', 'a beautiful mind', 'da vinci code'... Mais parceque c'est le premier, et que ça sent un peu le maladroit, mais aussi parce que ça fonctionne tout simplement, on peut déclarer que le film est réussi. Sans non plus frôler le chef d’œuvre, mais réussi tout de même.


Le film est d'abord un film qui se veut 'entertaining', l'action sera donc au rendez vous. Et pour cause, les combats contre 'la bête' sont tournés comme un film de guerre, jamais un pompier n'aura paru si héroïque (Howard n'omet tout de même pas, avec une furtivité certaine et un humour propre à lui même (je n'aime pas ses comédies), des séquences plus posées où les pompiers doivent récupérer , entre autres, des poulets échappés... heureusement le metteur en scène veut surtout en fiche plein la vue, donc cette séquence est courte et en plus accompagnée d'un morceau bien pop annonçant le: 'il se passe plein de choses passionnantes mais j'ai pas le temps de tout vous raconter en détail').


Le film souffre tout de même d'une lourde chute de rythme arrivé à la 30ème minute, pour la simple bonne raison que notre héros se remet en question et que les enjeux n'étaient pas encore clairs jusque là , à peine sous-jacent (Ron trop pris par le feu de l'action et c'est le cas de le dire!). Une fois que l'on sait officiellement de quoi il retourne (et là on est dans le drame psychologique, si-si) le film reprend du poil de la bête, surtout que le réalisateur rouquin sur-booste son film d'action d'une enquête policière menée de main de maître par DeNiro.


Assez fidèlement à la structure mainstream, le réalisateur termine son histoire en hésitant pas à trahir/travestir ses personnages, bousillant ainsi la psychologie à la fois fine et bourrine installée jusque là et ce dans l'unique but de satisfaire le spectateur qui ne cherche que du divertissement, rien de plus.


Alors c'est dommage pour certains, une honte pour d'autres, mais il faut bien admettre que ce sont les règles du jeu; après tout il s'agit d'un film conservateur et patriotique, il ne fallait donc pas s'attendre à plus de la part d'un ptit gars qui voit en Hollywood l'occasion d'amasser des caleçons en or.


Bref ce film est un véritable festival de surprise aussi jubilatoires que pop corniennes (les pompiers ont même l'occasion d'utiliser leur haches à plusieurs reprises, et on pourrait retrouver certaines similarités avec le silence des agneaux, bien que le film soit sorti seulement deux mois avant celui de Mr Howard (faut il donc en conclure que Ron lit autre chose que l'intégrale de Dan Brown?)), n'hésitant pas à appuyer ses moments mélodramatiques d'une musique puissamment violonesque ou à faire du Feu la créature la plus insaisissable et sadique au monde. Malgré cette faiblesse de rythme en milieu de parcours (voir au 1/4 vu que ça dure 2h00), le film se laisse regarder sans aucun problème.

Fatpooper
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le 26 déc. 2011

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Fatpooper

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