Pas toujours fin et trop bling-bling, une suite distrayante qui fait le boulot entre rires et surtou

On aurait pu tout craindre de cette resucée d’un film d’action culte des années 90 et de sa suite qui avaient lancé le pyromane Michael Bay à Hollywood (à égalité avec Roland Emmerich) et l’avait instauré comme l’artificier en chef du milieu avec des films d’action à grand spectacle bourrins mais parfois divertissants. Et bien, à la vue de ce troisième épisode plutôt sympathique, nos peurs sont dissipées. Mais, paradoxalement, c’est peut-être le fait que le film ait été confié à deux jeunes cinéastes belges inconnus (mais remarqués avec « Black » dans leur pays) que l’on échappe à un mauvais remake ou à un nanar daté. Alors bien sûr, ce n’est pas très fin, que ce soit au niveau de l’humour ou de l’action, et il n’y a rien ici de proprement original ou novateur mais le film fait le boulot qu’on lui demande en premier lieu : il divertit et fait passer un moment. Un véritable film pop-corn du samedi soir.

Le duo du comique et du beau gosse est toujours aussi en osmose et le scénario se rit bien de leur âge désormais plus proche de la retraite que de celui de jouer les durs. Un second degré et des vannes sur le sujet bien senties, que l’arrivée d’une équipe de jeunes flics aux caractères certes basiques mais bien trempés vient dynamiter. Les quatre personnages qui le composent sont cool et on est étonné de voir Vanessa Hudgens en action girl qui envoie. Will Smith fait le job et Martin Lawrence alterne cabotinage excessif et énervant avec de bonnes répliques et quelques gags plutôt drôles. Cependant ça peut être parfois un peu lourd et certaines vannes tombent à plat. Il faut avouer aussi que le côté bling-bling de l’ensemble pourra énerver comme lors de cette scène en boite de nuit mais ça passe, l’atmosphère générale étant bon enfant. Et si le script est aussi léger qu’une plume, il ne passe pas par quatre chemins, va direct à l’essentiel et, plus étonnant, sait se moquer de lui-même comme avec cette excellente réplique sur les telenovelas mexicaines auquel il se compare.

En revanche, au niveau de l’action, rien à redire. « Bad boys for life » évite le montage épileptique et les scènes d’action saccadées où on ne voit rien, devenues la marque de fabrique de Michael Bay, pour offrir des moments de spectacle bruts et lisibles, à la hauteur d’une production de cet acabit. Pas révolutionnaires, elles sont néanmoins exécutées avec panache et maîtrisées de bout en bout. A ce niveau, le final totalement improbable est tout à fait jouissif. Les méchants, une mère et son fils issus des cartels, sont plutôt efficaces et on apprécie que le girl power à la mode soit présent ici mais distillé de manière plutôt fine, sans marteler le message que la gente féminine peut avoir des couilles aussi. En effet, les personnages féminins sont tout aussi présents et forts que leurs homologues masculins. On passe donc un bon moment entre quelques éclats de rires et trois ou quatre moments de bravoure inventifs qui en mettent plein les mirettes haut de gamme. Ce n’est pas le film du siècle mais un revival honorable et tout à fait distrayant, entre un bon « Fast and Furious » et « Le Flic de Beverly Hills ».

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