Ringards for life

Waw, alors là c'est une grosse déception à laquelle je ne m'attendais pas. Je m'étais préparé à ce que ce ne soit pas aussi bon que le 2ème volet, forcément, beaucoup de gens ont tenté de faire du Bay sans parvenir à lui effleurer le doigt de pied... mais le duo de réalisateur est clairement inspiré par ce Michael, et leurs deux précédents films étaient truffés d'effets Bayiens qui fonctionnaient bien. Alors les voir aux manettes de ce 3ème volet... j'avais de quoi espérer voir un film décent.

L'intrigue est pauvre et foutraque ; on ne comprend pas pourquoi les auteurs ne vont pas à l'essentiel surtout avec une idée de base aussi réjouissante : Mike est pris pour cible par un tueur particulièrement doué. Ça se traîne parce qu'en parallèle il faut bien faire quelque chose de Martin Lawrence qui a pris plus de graisse que de muscle au contraire de son partenaire, du coup on se tape une remise en question agaçante car on n'y croit pas une seule seconde. Les méchants sont cool mais ont peu de scènes, tandis que les amis et la famille des héros apparaissent de temps en temps pour n'apporter rien au scénario si ce n'est un peu de pathos ou d'humour qui ne prend jamais. Les deux larrons doivent aussi collaborer avec une équipe, on se croirait dans une série genre les Experts, avec le même niveau de platitude quand vient le temps d'enquêter (à un moment j'ai vraiment cru qu'ils allaient nous sortir 'il y avait un cheveu sur la balle, nous avons pu analyser et voici le tueur'). Le film comporte pas mal de scènes paresseuses avec les deux personnages qui bavardent ; les dialogues étant pauvres et les scènes peu pertinentes, on s'ennuie beaucoup durant ces moments ; les scènes d'action ne sont pas très inspirées la plupart du temps, et quand ça l'est, ces petites inventions sont bien trop vite expédiées pour pouvoir en jouir. Ce que l'on appréciera, c'est le côté 'tragédie' avec cette quête familiale inattendue, un truc qui a dû bien emballer les deux réalisateurs dont le film 'Black' faisait clairement référence à 'Romeo et Juliette'. Mais ça ne suffit pas hélas.

La mise en scène n'est pas beaucoup mieux. Beaucoup de couleurs, ça marque, avec une très belle définition, c'est vrai, mais au final, il ne se dégage pas vraiment d'ambiance particulière de tout le film, plutôt des idées timides ici et là qui se suivent. L'on tiquera surtout sur l'abus de filtres jeunes et cette même haute définition qui rendent Martin Lawrence particulièrement laid dans ce film. Le découpage est correcte, mais l'on se demande comment les deux réalisateurs ont réussi à ne pas suivre le cahier de charge Bayen qu'il s'impose depuis toujours dans leurs films produits en Belgique : même leur 360° est ici très faible, ça tombe au mauvais moment, l'exécution n'est pas impeccable ; pour l'anecdote, Bay a réalisé la séquence de mariage et le 360° qui est proposé à ce moment là est donc le sien, pas celui des deux belges. Le montage est un peu mou, surtout par rapport à l'aspect comique du film échoue lamentablement. Il faut dire aussi que Lawrence et Smith ne sont plus trop dans le coup. Smith est toujours bon pour faire du drame et de l'action, mais il semble avoir totalement oublié comment faire de la comédie ; en effet, avoir les yeux brillants comme quand on déclare un truc intense alors qu'il est censé jouer décontracté et dire quelque chose de fun, ça ne marche pas trop (ce n'est pas assez exagéré pour faire un décalage non plus). Lawrence est plus à l'aise, mais ses répliques puent le caca, le pauvre, du coup il a beau gesticuler à la Kevin Hart, on dirait juste une mouchette en pétard un jour de canicule...

Bref, très décevant ce film. Si je me souviens bien, à une époque sur IMDb, Bad Boys 3 et Bad Boys 4 étaient annoncés, mais le 4 ayant une date plus proche que le 3... c'était sans doute une petite erreur, n'empêche qu'en voyant ce film on se dit que c'est normal que la prod ait voulu faire le 4 avant le 3 tant ce scénario est nul.