Bad Girl
3.2
Bad Girl

Court-métrage de Arnaud Khayadjanian (2015)

Je ne peux que céder à l'appel du misérabilisme ! C'est ma faiblesse, je suis curieux ! Et je dois dire que ce Bad Girl m'a pour le moins comblé, je ne m'attendais pas à ça ! Parce que ce n'est même pas que c'est juste un petit truc féministe nul... le pire dans tout ça c'est que c'est prétentieux... Pas que la prétention soit une mauvaise chose, je n'ai rien contre les gens intelligents qui montrent qu'ils le sont... Mais j'ai un problème avec les débilos qui se croient plus malin que tout le monde !

Le réalisateur fait bien entendu parti de la seconde catégorie... Bon déjà le premier truc qui marque c'est que le film s'appelle Bad Girl et qu'il ose foutre la chanson éponyme de Lee Moses... alors que cette chanson a déjà été sublimée par Bonello et qu'on ne peut plus rien en faire ! C'est comme les tacherons qui utilisent à nouveau Where is my mind après Fight Club (oui je pense à Mr Nobody, entre autres), la chanson est tellement connotée ! Tu ne peux plus rien faire ! Donc déjà à la base il y a un problème... (on peut citer par exemple pour rester avec Bonello Night in white satin qui est reprise au début de Dark Shadows de Burton... ça ne va pas du tout...)

L'autre c'est que le type n'a pas l'oeil avec sa caméra pour faire ce que fait Bonello, c'est-à-dire filmer l'invisible derrière les corps, filmer leur âme... Du coup on voit quoi ? On voit une femelle qui nous emmerde à causer alors qu'on s'en fout... le tout sans fond aucun, sans aucune pertinence... il n'y a rien de vrai là-dedans... aucun dialogue ne sonne ne serait-ce qu'à un moment juste. Du coup en regardant le court métrage j'ai signé la pétition en faveur de l'euthanasie ! Qu'on les achève, tous ! Hop, comme ça on en parle plus...

Je n'ai pas envie non plus de m'acharner sur ce pauvre type avec son pauvre film, mais on a là (et je ne connais rien de sa vie et je m'en fous) un film typique de petit réalisateur minable qui ne comprend pas les films qu'il aime et qui tente de faire la même chose.

La vraie question est du coup, est ce que les filles qui sont bonnes ont des problèmes ? La vraie réponse c'est on s'en branle totalement ! Une fille qu'est bonne, avec tout la vulgarité qui va avec, n'a pour elle que son corps... Et c'est exactement ça dans le film, la fille n'a pas un si beau corps que ça, elle est juste bonne parce qu'elle est à moitié à poil, qu'on voit ses tétons pointer et du coup le seul truc qu'on veut faire c'est tirer un coup... Et l'abandonner... De plus elle prétend être plus que ça, sauf que le film ne fait rien pour le montrer... elle dit de la merde, elle fait rien à part se vautrer sur le sol devant cette caméra dégueulasse...

Je vais revenir sur le film de Mann, Hacker... mais là en 30s, le mec te filme la fille, tu sens tout le désir qui peut exister, elle est magnifique... mais elle existe, c'est pas juste un objet sexuel... C'est tellement triste de rater son objectif à ce point là !

Si tu as envie de montrer les difficultés d'une fille, faut déjà que ton personnage existe outre son corps, qu'il ait une personnalité... Parce que là à part un truc ultra vulgaire je n'ai rien... Tu peux le plonger dans la réalité et faire un truc naturaliste et profondément beau... ou bien aller dans l'esthétisation à outrance à la façon d'un Spring Breakers, mais dans les deux cas ça nécessite du talent !

Alors c'est bien d'essayer, mais par pitié, si on essaye... ne te la pète pas en apostrophant le spectateur... tu n'es pas Godard... ou Haneke... Il aurait pu faire un truc plus intelligent en filmant le viol de cette femme où le spectateur aurait été partagé entre l'envie de la voir à poil et ses cris de souffrance... Il y aurait eu une vraie ambiguïté... mais faut que ça soit fait avec talent également...

En tous cas je pense qu'une jolie fille (je ne parle pas d'une fille bonne) a des responsabilités... Citons Spiderman... mais un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités... et le pouvoir de faire se retourner les hommes sur son passage engendre forcément des responsabilités... qu'on le veuille ou non... on ne peut pas les fuir, on peut tenter de se cacher, de se dissimuler... Mais ça ne changera pas qui nous sommes. Le premier devoir qui va avec ce pouvoir est celui de faire rêver les hommes, de leur adresser un sourire pour leur redonner l'espoir et ceci peu importe l'humeur...

Bref, avant de se la péter, faut du talent !
Moizi
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le 21 mars 2015

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Moizi

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