Il s'est levé et a déféqué sur le mur

Avec pour cobaye les gosses nés début 90's qui avaient dans le meilleur des cas 10 ans en 2000, Knoxville a créé une génération de dérangés à travers les frères de ceux-ci. Tous skateurs nés mi-80's gavés de sum41 et autres bouillabaisses, qui ne rêvaient que d'une chose: influencer en mal leur successeur génital à coups de pied dans les burnes sur le tempo de Basket Case et user 10€ de strip-sms au 83000, pour recevoir des photos de putes aux gros nibards qu'ils s'empressaient de partager à leur frère de 8 ans, toujours les plus cool de l'école à défaut des autres gosses n'ayant pas de frère. Ceux-là devant se battre pour entrevoir 2 bouts de seins destroy à travers le cryptage de Canal+ et enregistrer en douce, South-Park et Jackass pour mater la cassette vidéo le mercredi après-midi. C'était compliqué de pas avoir de frère né mi-80's, sauf quand tes potes étaient là pour te rappeler qu'eux en avaient ayant l'âge d'acheter des clopes, des sms porno, de regarder Jackass et possédaient "Dead To The World" de Manson en VHS.


C'est cette complicité qu'on retrouve dans ce road-trip necro-scato-porno-débilos inspiré d'un personnage de Jackass et joué par l'excellent Knoxville, à savoir, le grand-père. L'histoire est décalée, ça va au delà d'une mise en scène bancale et mal jouée voulant habiller des caméras cachées. Non ici l'acteur qui interprète le jeune Billy est excellent, le petit grassouillet sympa pouvant se permettre pires ignominies, sera pardonné tant qu'il restera jeune et grassouillet. Le leader de Jackass, quant à lui a déjà fait ses preuves. Les pratiquement deux seuls acteurs du film, accompagnent la grand-mère décédée dans son dernier voyage, à la recherche d'un beauf de père séparé de l'indigne toxico de mère.



on est en réalité face à un documentaire, une histoire vraie, le suivi d'un grand-père timbré dans le monde réel



Le trait du grand père n'est ni plus ni moins que le meilleur des pires avenir qu'on puisse souhaiter à Knoxville. Aidé de son petit-fils, partout où il passe, il fou la merde et ces scènes sont toutes réalisées en caméra cachée et donc avec des réactions réelles. Ce qui fait que ce film n'est pas une compilation de cameras cachées répétées avec plusieurs réactions mais des péripéties ayant du sens dans le synopsis du film et tournées en direct et en public. C'était complètement casse gueule de vouloir proposer une succession de gags et d'y mêler un scénario, la plupart des comiques de terrain se seraient royalement plantés à défaut d'avoir des talents de réalisateur. C'est cette combinaison réussie entre l'habituel Jeff Tremaine et Johnny Knoxville qui rend ce film particulièrement agréable à regarder, car on est en réalité face à un documentaire, une histoire vraie, le suivi d'un grand-père timbré dans le monde réel.



Il aurait été amusant de voir un peu plus d'excès et de moyens techniques stupéfiants déployés qu'une bombe à caca



La merde et la bite c'est toujours drôle. Néanmoins le film manque d'un certain culot. Le talent premier de Knoxville, après sa créativité qui n'est plus à défendre en matière de création de connerie, est celui de cascadeur. La scène du manège immobile, tant exceptionnelle qu'inattendue, est un véritable bijoux du gag et à défaut de ne pouvoir les répéter pour rester cohérent avec le scénario, il me semble que davantage de cascades de ce genre auraient été appréciées, tant leur improbabilité dans la vie réelle est incroyable à constater sur le visage des gens lorsque cela devient probable. C'est ce que je reprocherai à ce film qui en définitif se veut être un road-trip émotionnel barré, entre un papy et son gamin, conçu à 70% de caméras-cachées mais dont la gentillesse laisse un peu sur la faim. Or l'idée était géniale et on sait que la bande à Knoxville peut se permettre de claquer un paquet de blé. Il aurait été amusant de voir un peu plus d'excès et de moyens techniques stupéfiants déployés qu'une bombe à caca… Scène durant laquelle j'ai moi même chié de rire, parce que putain c'est vraiment trop con et c'est vraiment trop bon de pouvoir rire des bonnes grosses blagues de merde, qui ont conçu notre jeunesse, nous les spermatozoïdes égarés entre 1984 et 1994, oui faut pas déconner, après 94, t'as seulement 5 ans en 2000, ces gens là n'ont pas connus l'âge d'or de Jackass et ne rigoleront pas d'un vieux qui danse près de blacks en chaleur avec sa peau de couille pendante.


Alors oui, que les personnes qui se reconnaissent dans ma critique regardent ce film, c'est impossible d'être insensible au retour de Knoxville avec Jackass dans l'âme, qui comme nous, a mûrit mais reste un super gros gamin que j'adore.


PS: François Damiens, maquille toi et revient bordel, les gens n'y verront que du feu.

XavierLe
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le 23 févr. 2016

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XavierLe

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