Étrange objet. Si d’habitude l’écueil auquel doivent faire face les satires serait plutôt à chercher du côté du ton employé, de la difficulté d’en faire assez sans en faire trop (et même si Radu Jude ne manque pas de tomber dans ce piège malgré tout), le film proposé par le cinéaste roumain tombe dans un autre piège : une structure bancale, baroque et composite guère convaincante. Radu Jude est habitué aux longues séquences, à la répétition des séquences pour appuyer son sujet, faire avancer lentement son récit, et sa qualité est souvent là, dans sa capacité à faire évoluer des détails parfois à peine perceptibles, mais significatifs, dans un film qui traîne en longueur, subtil, à l’abri du démonstratif.
Le film se présente parfois lui-même comme une farce, la qualité d’une farce n’est-elle pas toujours d’être plus ou moins démonstrative ?… Dans ce cas, soit, va pour la tonalité. La structure, elle, reste problématique. La farce, donc, est structurée en trois parties. Dans une première partie, forcé de tourner en extérieur, Radu Jude met en scène son actrice principale dans la rue, au téléphone ; on apprend ainsi qu’une vidéo à caractère sexuel tournée avec son mari circule sur Internet. La seconde partie est une suite de pastilles humoristiques et surréalistes présentées parfois comme des aphorismes illustrés. Et la dernière partie est un conseil de discipline réunissant les parents d’une école pour statuer sur le cas de cette professeure dont la vidéo à caractère sexuel a été vue par ses élèves…
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