Je ne vais pas vous le cacher, j'ai passé les premières minutes du film les yeux à demi plissés, le sourcil relevé, l'air soupçonneux. Parce que 1) c'est terriblement étrange comme film à peine débuté, 2) c'est plein de filtres jaunes qui titillent l’œil, 3) et tiens, mais je connais la musique !
Bref, je m'accroche parce qu'il y a quand même un je-ne-sais-quoi qui me donne envie de continuer. Et quelle bonne résolution j'ai prise là ! Bagdag Café est un superbe film. L'ambiance qui s'en dégage est comme une matinée de printemps. C'est frais, plein de bons sentiments mais sans jamais tomber dans le mièvre ou le dégoulinant. L'ambiance motel perdu est terriblement envoûtante et rendue avec délectation dans des plans colorés (les fameux filtres) et simplement beaux. C'est lent, c'est contemplatif. Et si les personnages sont de vrais clichés à travers leur look et leurs actes, ils sont tous plus attachants les uns que les autres. On peut alors leur pardonner.
Un film où mes yeux ont fini par s'ouvrir, émerveillés.