2 fois la Tour Eiffel, 3 fois Montmartre.
Moi qui suis quelqu'un d'assidu, ça me fait mal au coeur de voir quelqu'un travailler aussi peu.
Baisers volés est un film typique de la nouvelle vague, un mouvement de transition où l'on parle toujours un peu de la guerre, où l'on se régale des petits salés aux lentilles (de la grosse Bertha ?), et malgré tout, on est cynique et dévergondé. Triste époque que les années 60, on remercie De Gaulle avec un coup de pied au cul, et on méprise totalement la génération vieillissante qui s'est pourtant battue pour que les enfants qui naissent ne manquent de rien, et n'aient jamais à vivre la famine et la guerre. On voit bien comme les militaires au début du film sont ridiculisés. "Les mines, c'est comme les gonzesses, on y met pas tout de suite la main au cul." Et pourtant, Truffaut est doué avec les dialogues. Un exemple :
- Vous êtes marié Monsieur ?
- Oui, merveilleusement marié, à une femme supérieure je dois dire, et je m'en porte très bien.
- Eh bien je m'en réjouis.
La réalisation elle-même est fantastique. C'est dynamique et drôle. Le plan d'Antoine et Christine assis au cabaret est très sympa. Antoine devant son miroir répétant mille fois les noms des femmes dans sa vie. Beaucoup d'audace et d'ingéniosité, comme dans l'ensemble de son oeuvre.
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