Baltringue

L’animation française a su démontrer ces dernières années sa capacité à jouer dans la cour des grands. En atteste l’agréable *Tout en haut du monde* qui se démarque des concurrents préprogrammés en provenance des États-Unis ou du style si particulier originaire du Japon. *Ballerina* n’est pas de cette veine, copiant allègrement Pixar sur la forme comme dans le fond, en moins bien évidemment.

Commençons par le côté sympa de l’œuvre. L’animation est fluide, Paris est loin d’être vilaine et le charac-design réussi. Alors oui, ce n’est pas au même niveau que leurs homologues étasuniens, mais la performance reste tout à fait louable. Voilà, une fois sorti des graphismes, ce film est une daube. Oui, je mesure le terme.

Ballerina conte l’histoire d’une petite fille orpheline rêvant de devenir danseuse de ballet. Sujet plus qu’acceptable combinant un univers artistique assez méconnu et la vie singulière d’orphelins. Alors, même en essayant, je ne pense pas vraiment qu’on puisse traiter le sujet plus mal que ce qui nous a été proposé. C’est à peine si j’avais conscience en regardant le bousin que devant moi était présent des enfants sans famille. En fait ce n’est évoqué qu’une seule et unique fois dans le film et jamais je n’ai pu ressentir ce détail pas spécialement sans importance à travers les personnages. En même temps, la foire aux caricatures est ouverte avec la fillette pleine de vie un peu sotte, le don juan de service, l’inventeur maladroit, les mentors dures mais justes, la méchante qui est très … méchante. C’est accablant de nullité, pas un ne présente un tant soit peu de relief. Bien évidemment, les protagonistes ne faisant rien resurgir, cela met en exergue des dialogues affligeants dans des scènes sans intérêt le tout confirmé par un scénario nul et sans ambition. Aucun passage ne sort du lot, aucun instant n’a pas déjà été vu des centaines de fois.

Bon... le ballet me direz-vous ? Un massacre, même plus du sacrilège à ce stade là. On passera outre l’absurdité de l'apprentissage express où l'intransigeance fait place à une clémence dépassant l’entendement. Non, le détail qui tue, la petite bête qui ne passe pas, c’est sans conteste cette purge auditive qui vous accompagne tout le long métrage. “ C’est quoi ce bordel “, l’unique bride de mots passant dans mon esprit alors que mes oreilles avaient déjà capitulées. Juste, pourquoi ? Impensable de passer de la musique de ballet dans un film traitant de… ballet ? Je sais pas, à ce stade là, je ne comprend plus.