Alors par quoi commencer si ce n’est par la simplicité qui règne en maître dans cette oeuvre si tortueuse.
Au delà de sa structure narrative très basique, compensée d’ailleurs par la beauté des images, l’intention de chaque personnage nous vient comme... naturellement.
Cette sensation que tout coule de source est telle la fausse naïveté des protagonistes.
Aucun d’entre eux, à aucun moment, n’a pas anticipé le désordre moral qu’il causerait.
C’est justement pour cette raison, que la notion de liberté a pu être autant fouillée à travers ce film.
Comme l’air et l’eau, les corps comme les esprits se chevauchent dans une certaine insouciance, fruit de leur imagination.
L’imagination est ici au service du pragmatisme, les personnages formulent et appliquent leurs pulsions. Tout cela en harmonie. Harmonie factice puisqu’aucun obstacle ne s’élève devant leur volonté. Il y a une forme d’idéalisme de cette volonté qui balance entre la domination et la volonté de soumission (très différente de la volonté de se soumettre).
Si chaleur bonheur est la quintessence de la jouissance “safe” dans l’esprit (et sur Youtube...) elle est pourtant un poison mortel et un vecteur puissant de transmission de virus.
C’est un poison, non pas au sens où elle envoute son monde mais plutôt où elle l’entraine.
Mais le lapin qui s’enfonce dans le terrier le plus profondément possible n’est pas forcément celui qui en ressort le moins vite...