Batman Begins marque le retour du chevalier noir sur grand écran, près d’une décennie après les deux opus très controversés de Joel Schumacher. Il s’inscrit comme le premier tableau d’un triptyque de Christopher Nolan et se veut comme le renouveau du célèbre personnage de comics.
Comme son nom l’indique, Batman Begins nous plonge dans les origines de la création de ce personnage. Il a ainsi la lourde tâche d’introduire tout l’univers que projette Nolan. Et en cela, il rempli son rôle : on y découvre, entre autres, pourquoi et comment sa peur des chauves-souris va devenir sa force et sa marque de fabrique ou encore comment Bruce Wayne est arrivé à crée ce personnage. Christopher Nolan parvient ainsi à rendre son film passionnant et Begins dépasse le stade de la simple introduction.
Nolan met l’accent sur un côté sombre et réaliste de Batman inédit. Batman Begins nous donne ainsi l’impression d’un chevalier noir plus humain que jamais, où on lève le voile sur tous les éléments qui faisaient de lui un mythe auparavant. Et c’est bien le point fort de cette trilogie et surtout de cet opus : en s’appuyant fortement sur ce côté réaliste et sombre de Batman, Nolan nous rapproche instantanément du chevalier noir en le descendant de son piédestal. Au fond, ce n’est qu’un homme, aussi immortel que les autres.
Bale tient ici un de ses meilleurs rôles, peut être même le meilleur. Playboy et membre du star-système le jour, justicier masqué une fois la nuit tombée, Bale joue parfaitement avec cette ambivalence. Il campe un Bruce Wayne partagé entre vengeance personnelle et désirs de justice.
Nolan s’entoure également d’une flopée de personnages secondaires jouée par des acteurs de classe mondiale : Michael Caine (qui tournera dans tous les films suivants de Nolan), Morgan Freeman, Katie Holmes ou encore Gary Oldman, excusez du peu. Un casting cinq étoiles devenu une caractéristique des films de Nolan.
Enfin, comment évoquer Batman sans les éternels méchants ? Comme Batman, ils avancent masqués. Crane se cache sous son personnage publique, et en cela il se rapproche de Bruce Wayne. Cillian Murphy campe parfaitement ce rôle de psychopathe se jouant des peurs des habitants de Gotham. Ra’s Al Ghul est relativement rare, présent au début et à la fin du film, mais ses apparitions sont marquées (et marquantes).
On retrouve le même traitement pour Gotham, sombre et souvent filmé de nuit. La ville est divisée entre la zone des affaires et des quartiers plus pauvres, et se dégrade comme nous le montre le métro : au début propre, il devient malfamé et ravagé par les graffitis. L’aspect visuel très soigné et axé sur un climat anxiogène nous plonge donc dans un Gotham rongé par le crime et la corruption, autre aspect très sombre de Batman Begins. La bande son épique, comme on en a l’habitude avec Hans Zimmer, participe à la perfection à cette ambiance délétère.
Batman Begins, bien plus qu’une simple introduction à The Dark Knight, est un film à part entière. Il démystifie le personnage en révélant beaucoup sur le passé de Batman, d’où les critiques de certains. Indispensable à la compréhension des opus suivants, il campe un Bruce Wayne humain et réaliste, torturé par son passé et rend à Batman ses lettres de noblesse, bafouées par Schumacher. La dernière scène est annonciatrice (et force un peu le trait) du chaos que va connaitre
Gotham en introduisant l’un des meilleurs méchants de l’histoire du cinéma : le Joker.