Ça, c'est de l'animé. Le comics dont il est issu, signé Frank Miller, redéfinissait déjà à sa parution au milieu des années 80 le Dark Night devenu alors trop parodique. Nolan, dans Batman Begins, n'a jamais caché s'être fortement inspiré de Year One et d'ailleurs on le voit à la fin de Begins reprise quasiment à l'identique.
Year One est autant basé sur la jeunesse de Batman que sur celle du futur commissaire Gordon (celles d'Harvey Dent et de Selina Kyle plus brièvement). Et ces deux personnages ne sont pas forcément les futurs héros qu'on s'imagine. Tous les deux sont jeunes, commettent des erreurs, ont leurs faiblesses mais, heureusement pour Gotham, déjà leurs forces. Batman est rongé par la culpabilité suite à la mort de ses parents. Gordon, lui, est désemparé face à l'état de Gotham City gangrénée par la corruption et la criminalité.
La ville évoque déjà la série animée de 1992 qui évoquait, comme les deux opus de Tim Burton, les films noirs des 40-50. L'idée d'unir leurs forces ne leur apparaît pas comme couler de source. Reste qu'ils ont du pain sur la planche et si le modèle de Miller est toujours utilisé aujourd'hui, avec les exemples cités plus haut (à l'exception des deux films de Schumacher sortis au milieu des années 90 mais lui n'avait rien compris à l'univers ou plutôt était plus intéressé pour rendre un hommage à la série des années 60 avec Adam West), c'est bien un témoignage de sa qualité.