Après le très réussi et très original Battle Royal, Kinji Fukasaku se décide à lui donner une suite, choix énigmatique tant l'intêret du premier résidait dans sa surprenante manière d'aborder les conflits de générations et l'échec de la politique scolaire Japonaise. Décédé durant le tournage, Kinji Fukasaku se verra remplacer par son propre fils Kenta Fukasaku qui poursuivra et achèvera le film. Si les œuvres posthumes sont souvent l'occassion de saluer leurs auteurs et d'épargner leurs qualités il en est tout autrement pour ce nouveau Battle Royal, d'une qualité exécrable, mauvaise façon de nous quitter diront certains.

Car là où le premier Battle royal dénonçait les travers d'une société Japonaise élitiste et inégalitaire, Battle royal 2 ne raconte rien, ou presque, car le film semble pourvu d'un nombre incalculable de messages politiques plus inexplicables les uns que les autres, de l'apolitique à deux sous. Sous couvert d'une critique de la politique de défense Américaine, Fukasaku se perd dans un discours idéologiquo-politique incompréhensible à l'intêret discutable.

Battle Royale 2 se déroule un an après les évènements du premier Battle Royale, ses deux uniques survivants ont suivi deux chemins différents : l'une s'est réinscrite à l'école et l'autre est entré en guerre contre les adultes qu'il juge responsable de tous les maux du pays. Dorénavant à la tête du mouvement, Shûna Nanahara est bien décidé à faire changer les choses. Devant cette menace, le gouvernement décide de lancer un nouveau programme Battle Royale, celui ci consistant à envoyer une classe d'élèves armées vers l'île où s'est réfugié l'ennemi public n°1.

Passé l'habituelle découverte du Battle royal, semblable au premier, le film s'engouffre très vite sur autre chose : lâchés sur l'île, les jeunes élèves entrent en guerre dans une scène aux airs de débarquement en Normandie, les morts avec, un vrai massacre. Si elle était déjà très présente auparavant, la fascination maladive du réalisateur pour l'ultra violence prend ici un sens nouveau, et éminemment regrettable, car si la violence du premier servait au récit, cette violence là ne sert qu'à satisfaire les délires et les fantasmes morbides d'un cinéaste qui n'a incontestablement plus rien à dire. Parce qu'en poursuivant son œuvre qui n'avait d'intérêt que par l'originalité et le message qu'il transmettait, Fukasaku ne surprend plus personne, pire : la médiocrité et l'indécence de cette suite remet en cause les qualités d'un réalisateur qui n'avait peut être bien fait qu'illusion temporairement, sans remettre en cause les qualités incontestables de celui ci, fort est de constater que Fukasaku a cette fois ci tout faux.

Si le genre du premier opus lorgnait vers l'épouvante horreur, le deuxième penche fortement vers le film de guerre, ça trucide de tous les côtés sans jamais vouloir s'arrêter. Assourdissant, Battle Royale 2 semble être un objet qui ne fait que « bang bang boum boum » sans la moindre intensité dramatique et dont le sort des personnages nous est complétement égale. Les belles promesses entrevues dans le premier opus s'envolent dans celui ci, faisant place à un enchevêtrement de fusillades, de longues conversations idéologiques et d'héroïsme sur-joué, on frise l'overdose. Si au moins le spectacle était divertissant, mais on s'ennuie à mourir, c'est très très long et très très chiant, il est même difficile de ne pas craquer arrivé la dernière demi heure d'un film qui dure en plus deux heures, s'en est trop. Battle Royale 2 est un navet, loin du niveau qu'atteignait son prédécesseur il se contente de critiquer l'impérialisme Américain et le terrorisme de manière très maladroite et sans intérêt aucun. Si les règles du Battle Royale évolue, le film lui, régresse lourdement.
Nicolas_Chausso
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le 5 juin 2013

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