gros seins et grosses ficelles

Battleship est un film bourré de grosses ficelles (qui tiennent plus du cable marin) et sort sur nos écrans en même temps qu'un nouveau "touché-coulé" de Hasbro. On remarquera ce nouveau style de compagne publicitaire : au lieu de te faire chier à acheter des écrans pubs finance en partie un film à la gloire d'un de tes produits. Ca me rappelle "Jayce et les conquérants de la lumière" qui était à la base un dessin animé fait pour promouvoir des jouets. Sont forts ces Américains...

Le film de Peter Berg m'a donné envie de me facepalmer tout du long. Le début par exemple. La bombasse aux gros seins (Sam) qui débarque dans un bar minable pour bouffer un burrito au poulet. Qu'est ce qu'elle fout là? Elle est seule, elle a un physique de pornstar, il est tard. Deux hypothèses : soit elle est teubée, soit elle vient exprès se faire chauffer par des alcoolos. Ou alors...elle est juste là pour obliger le héros à s'engager dans la marine. Parce que c'est ce qui va se passer. Elle est juste là pour que son frère puisse le forcer à le rejoindre dans les forces navales. C'est totalement débile. Certes. Mais elle a de gros seins. Mine de rien sa plastique de bonasse puissance 10 est super perturbante. On l'imagine faisant des photos sexy plus qu'en kiné à Pearl Harbour. Dès qu'elle apparaît à l'écran on ne peut s'empêcher de mater ses seins. Pour revenir au début du film j'ai eu bon espoir de voir un long métrage fun quand Alex, glandeur de son état mais taillé comme quelqu'un qui passe des heures à faire de la muscu, tente de voler un burrito dans la supérette du coin (le fameux burrito). Là Peter Berg nous fait un remake de la fameuse vidéo qu'on trouve sur le net du "pire voleur des Etats Unis". Vous savez ce type qui tente un cambriolage dans un minimarket par le plafond et qui finit par tomber sur les rayonnages. Là c'est tout pareil. Ça m'a bien fait marrer. Dommage que le reste du film ne soit pas sur le même ton. Parce que mine de rien Berg nous fait du Michael Bay en peut être encore plus caricatural (nana aux gros seins, rookie qui devient un héros national "j'ai sauvé le monde" dit-il à la fin, geek au look de geek, vétérans qui reprennent du service pour sauver la mère patrie, Japonais et Américains qui se battent côte à côte à Pearl Harbour, aliens forcément méchants mais également forcément débiles et j'en passe). A chaque scène on lâche un "nooon ils n'ont pas osé?". Et pourtant si. Battleship, au final, se révèle être un film d'invasion d'aliens un peu comme les autres. Les Américains gagnent à la fin. Le côté bataille navale n'apporte pas grand chose si ce n'est un léger sentiment d'ennui (les extra terrestres se montrant bizarrement patients avec leurs adversaires). On est encore dans ce cinéma patriotique digne de la Chine communiste et qui, sous certains aspects, est également une campagne de recrutement pour la Navy. J'ose espérer que mêmes les Américains en ont assez de ce genre là.

Battleship n'apporte rien à son genre, pue la campagne promo à plein nez et l'ombre de Michael Bay plane tout du long. J'en ai marre de ces films bourrins où la bannière étoilée ne cesse de flotter bien haut. Seuls les effets spéciaux (très bons il faut le reconnaître), les petites touches d'humour (le burrito) et les gros seins de Brooklyn Decker sauvent le long métrage d'un touché coulé magistral.