Allez ! Trois étoiles ! Et c'est dommage parce que, par rapport aux dix premières minutes, ce film avait absolument tout compris à ce qu’on pouvait tirer d’un long-métrage « Baywatch ». C’était évident qu’il fallait jouer à mort la carte du second degré et celle du plaisir primal décomplexé. Or le début c’était clairement ça. Du soleil, des corps sculptés à moitié nus, une réalisation d’un action-movie des années 90, de l’autodérision : il y avait tout ! Ne serait que pour le trip construit autour du personnage joué par Dwayne Johnson – sorte de mélange improbable entre Buzz l’éclair, du Krank de « Kuzco » et d’un Superman Lego – moi j’ai adhéré sans hésiter. Le problème, c’est que ça n’a su durer que dix minutes. Et à dire vrai, ce n’est pas tant le ton qui a posé souci que la richesse et la logique d’écriture. Non vraiment, pour moi le côté libidineux et niais, presque adolescent, colle plutôt bien à l’idée que je me fais d’une œuvre régressive qui entend foutre la banane. Mais bon, pour que ça marche, il aurait fallu que Seth Gordon sache apporter trois choses qui manquent terriblement à son film. D'abord il aurait fallu être capable de donner une dynamique (et une richesse donc) à son humour. Se contenter de simple blague zigounettes / vomito / matage de nichons, ça va juste deux minutes. Au-delà, c'est clairement gavant, et ça montre un vrai manque d'imagination. Ensuite, il aurait fallu être capable de donner une dynamique à l'action du film et - si possible - une action qui permette de révéler l'univers et les personnages. Là aussi, on doit se contenter de choses ultra-basiques et super convenues. Autant dire que ça fait vite pschitt. Enfin - et je trouve ça dingue parce que pour moi c'est juste la base d'une comédie - il aurait fallu être capable de créer du décalage. Avoir des personnages niais et une intrigue absurde, ça marche mille fois mieux quand c'est mis en opposition avec des personnages et un univers sérieux. Là, rien de tout ça. Tout le monde est teubé, et au bout d'un moment, ça fait tout retomber à plat. Et ça dure comme ça pendant presque deux heures : autant dire que le côté sympathique du début à le temps de s'estamper.... Dommage, car de temps en temps, il y a quelques idées bienvenues
(…comme les blagues sur les slow motions par exemple, ou bien encore l'énumération des affaires tordues traitées par la série… Mais bon, on ne tient pas tout un film avec seulement ça.)
même si ces idées - bien que rares - ne sont pas toujours bien exploitées
(les caméos de David Hasselhof et de Pamela Anderson tombent par exemple de manière totalement aléatoire, comme un vrai cheveu sur la soupe.).
Au fond, ce qui est triste avec ce film là, c’est que ce qui y manque vraiment, c'est de la rigueur, de l'investissement et du boulot. Parce que le pire, c’est qu’encore une fois, Seth Gordon et ses deux scénaristes montrent qu’ils ont saisi les pistes qu’il était possible d’exploiter, comme ces quelques moments où on démontre toute l’absurdité de la série à vouloir faire mener des enquêtes policières à des nageurs-sauveteurs… Mais bon, le dire ne suffit pas : il faut aussi savoir en jouer derrière. Quel manque de respect vis-à-vis de la comédie que de lui témoigner si peu d'égard. C’est triste tout ça…