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C'est après 6 ans de recherche sur la guerre civile en Sierra Leone que le réalisateur est tombé sur le roman Beasts of No Nation. Le mot d'ordre c'est l'engagement pour Cary Joji Fukunaga, le réalisateur de Beasts of No Nation.


On suit Agu, qui devient enfant soldat sous les ordres d'un commandant taré d'une armée rebelle, incarné par le très, trop génial Idris Elba (qui apparemment n'était pas too street pour ce rôle).
La caméra est intrusive et viscérale, elle s'attarde sur une ambiance sèche et rouge sang. Les transitions sont ingénieuses, le tout est intime et bien rythmé. C'est une aventure morbide dans la pente de la perte d'innocence mais pas question de s'y attarder que des machettes tombent déjà sur des crânes. Les balles sifflent dans oreilles du spectateur, on peut presque sentir les gouttes de sang toucher le sol.
Et pourtant, Beasts of No Nation ne brille pas qu'avec son côté "sans pitié", bien au contraire. C'est une réflexion profonde sur la composition de l'humain. Et quoi de plus logique que de prendre un personnage innocent pour montrer une construction malsaine et effrayante d'une personnalité... pas tant dérangée au final en fait. C'est une face plus exposée par le commandant, cette folie meurtrière sans logique. Agu se perd, certes, mais semble toujours se reprendre et retrouver le brin d'innocence à travers des voix off poétiques et magnifiques. Quel personnage puissant, cet enfant qui désire écraser le soleil entre ses mains pour que personne ne puisse voir l'horreur de la guerre.


Et en plus d'avoir une photographie qui donne envie de mettre le film en pause tellement chaque plan est éblouissant, le scénario est aussi solide qu'efficace. C'est une sorte de voyage initiatique à travers la mort et tout ce que l'humanité fait de pire. Les événements viennent mettre en lumière un point de réflexion très particulier. Encore une fois, c'est hyper bien rythmé et on semble flotter au-dessus des événements, comme ces enfants soldats drogués qui ne savent pas pourquoi ils sont toujours en vie.


Beasts of No Nation c'est une réflexion lucide qui refuse la facilité et ça c'est BEAU. Et terrible.

Mayhem
9
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le 5 févr. 2016

Critique lue 391 fois

3 j'aime

Mayhem

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