Lumière rouge et humour noir pour une nuit blanche

C’est parti. Je m’installe enfin pour écrire un peu et essayer de faire enfin une bonne critique, j’espère que personne ne va me déranger.


Drrriiiiiiing (Et merde le téléphone) * Décroche* :


-Allô ?


-Oui salut ! Je te dérange ?


-Un peu je suis en train d’écr…


-D’accord, c’est cool ! Alors j’ai besoin de toi, tu peux me trouver un film pour ce soir ? Quelque chose d’inédit, qui t’a marqué ? Qui soit drôle, ou triste, ou les deux ! Oui voila ! Un film drôlement triste, mortellement vivant et si possible avec des belles images sombres et colorées ! Réfléchis et rappelle moi, bisous.


Raccroche


Pas besoin de réfléchir longtemps, le film qu’il faut voir et revoir, qui parle de vie et de suicide c’est lui : Before I disappear. Cette œuvre pas assez connu est un oxymore cinématographique avec une réalisation impeccable et des acteurs exceptionnels.


Richie, trentenaire au cœur brisé, est perdu et fatigué, il essaie de se suicider mais est sauvé par un coup de téléphone. Sa sœur, qui ne lui a donné aucune nouvelle depuis des années, lui demande alors de garder sa fille pour une nuit. Il accepte et rencontre sa nièce, Sofia, petite fille brillante et mature. Ce petit duo, qui ne s’apprécie pas au départ, va vivre une aventure nocturne inoubliable dans les rues sombres de New York.


L’intrigue englobe une grande diversité de thèmes avec un humour noir parfaitement réussi. Richie interprété par Christensen, excelle dans son jeu, présentant un personnage au regard perdu, installant des scènes muettes hilarantes et pourtant effrayantes. L’humour est une grande qualité du film et crée un lien entre une multitudes de problématiques tels que la drogue, la violence, la mafia … Au final on finit par avoir peur de ce monde de la nuit et les héros nous sauvent. Sofia de son coté est très attachante, elle est mature par pleins d’aspects et se trouve supérieure à Richie. Le personnage ne tombe pourtant jamais dans le cliché de la chipie déjà vue, car elle souffre aussi, elle voit la mort d’une façon particulière. Son but au fond est de vivre dans la réussite pour ne pas être venue sur terre inutilement, elle a tout autant peur que Richie d’être une erreur…


La fin du film est certes très peu ouverte et hélas évidente mais elle permet aussi de faire passer une autre morale sur la famille, très banal et pourtant réchauffant parfaitement le cœur. Ma scène préférée arrive dans la chambre de Sofia lorsque sa première phrase au style enfantin ouvre les yeux à Richie sur l’amour « si c’est une lettre d’amour pourquoi n’as-tu pas écrit je t’aime".


La réalisation est originale et présente une longue nuit à l’écran sans tomber dans la répétions des décors ou des lumières. Les éclairages dans les tons le plus souvent rouges font ressentir des émotions très franches, les dangers de la nuit dans les grandes villes… Au milieu arrive alors des scènes musicales, des scènes de vie. On a besoin de cette lumière pour se soulager de ces couleurs rouges pesantes, l’arrivée du soleil très lumineux arrive derrière à la fin. L’autre moyen de se séparer de l’ambiance morne au sein du film sont les mouvements de caméra, de longs mouvements certes, mais toujours vers l’avant vers le retour à la vie. Et évidemment ce fil rouge, cette ligne téléphonique, l’appel qui empêche Riche de se suicider et qui le sortira de sa spirale sombre à tout jamais.


Voyez ce film, appréciez le comme vous devez apprécier la vie.

Enzombie
9
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le 2 juin 2018

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Enzombie

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