Being Good
7.6
Being Good

Film de Mipo Oh (2015)

Notice sur le câlin à l'usage des vivants

Being Good fait partie de ces films qu'il est compliqué, voire illusoire, de résumer en quelques mots. Derrière l'apparente simplicité de son message, il brasse en effet énormément de thèmes et explore beaucoup de chemins différents. On y parle d'éducation, d'amour, de la famille, de traumatismes, d'exclusion, de solitude... Le tout sous le prisme d'un microcosme on ne peut plus universel, une école primaire autour de laquelle gravite une belle galerie de personnages, parents, enfants, enseignants, voisins.


Peut-être est-il plus judicieux de parler de Being Good en évoquant le torrent d'émotions dont il nous abreuve. Le film de Mipo O happe sans traîner, nous assénant d'entrée une scène d'une violence révoltante et quasi insoutenable, avant de nous faire passer littéralement par tous les états durant deux heures qui défilent bien vite. C'est là toute sa force : ce contraste entre une douceur, un calme et une bienveillance de tous les instants, et la décharge constante d'émotions viscérales, digne d'un grand huit, que le film partage avec une générosité et une sincérité désarmantes. Même si, emporté dans son élan, il lui arrive parfois de confondre sensibilité et sentimentalisme. Même si individuellement, chacune de ces histoires nous a déjà été racontée ailleurs. Mises bout à bout, elles forment un ensemble on ne peut plus cohérent, une boule de neige qui prend petit à petit du volume jusqu'à tout emporter sur son passage, y compris le spectateur et son petit coeur.


Surtout, elles portent en elles un enthousiasmant plaidoyer pour la tendresse, et tendent un gros doigt d'honneur à la face du cynisme ambiant en prenant racine dans un contexte suffisamment réaliste pour ne pas tomber dans la morale simpliste.


Being Good n'a pas honte d'ériger le free hug au rang d'institution philosophique et de remède social, les acteurs - adultes comme enfants, si si - y sont tous formidables, et on en ressort complètement chamboulé avec un litre d'eau en moins derrière les paupières. 3 raisons de penser que l'on tient là au moins un grand film, et peut-être l'une des prochaines réalisatrices qui vont compter dans le cinoche nippon.

Créée

le 28 juin 2016

Critique lue 419 fois

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magyalmar

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