Suivant les conseils de Paul, j’enchaîne avec Belladona of Sadness de Eiichi Yamamoto et produit par le managea Ozamu Tezuka. Réalisé en 1973, le film est tombé dans l’oublie le plus total jusque’à cette année où il est présenté dans une version restaurée 4K magnifique. Le film, adapté de l’essai La Sorcière de Jules Michelet écrit en 1862, se passe au moyen-âge et raconte l’histoire de Jeanne qui après s’être fait violer par son seigneur, fait un pacte avec le diable. Sulfureux et érotique, le film est un mélange de psychédélisme (aussi bien visuel que musical), d’animation française des années 70 et d’art médiéval. Il n’y a pas seulement son style unique qui en fait plus qu’un chef d’œuvre, mais également l’ultra-érotisme, qui a sûrement été la raison de l’oubli du long-métrage. Le ton sulfureux et la violence sexuelle du long-métrage dérange et fascine en même temps, grâce à une animation magnifique, qui propulse le film dans des sphères jamais égalés. Belladona of Sadness, en plus de ne ressembler à aucun autre film, est une fable politique féministe dans laquelle la Belladona apparaît comme une icône sensuelle profanatrice et libératrice, envers un pouvoir phallocratique et vieillissant. Ressorti de nul part, le long-métrage transcende complètement son statut de d’anime, en proposant un objet unique, jamais copié et qui traversera les âges, comme il l’a déjà fait du moyen-âge à maintenant. Belladona of Sadness est véritablement un chef-d’œuvre !
Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...