Summer Wars 2 : Beauty and the Beast Edition

Vu en avant-première aux Utopiales, le dernier Mamoru Hosoda est ce genre de film à grand spectacle que j'ai bien apprécié sur le coup mais dont on sent le côté "j'ai envie de raconter 3 millions de trucs" qui m'avait un peu perdu devant Le Garçon et la Bête.


Il revient à ses amours, les histoires de réalité virtuelle et leur rapport avec le monde réel. (Comme Summer Wars par exemple) Ici on retrouve Suzu une jeune fille traumatisée à l'idée de chanter depuis la mort de sa mère, qui sous l'avatar de Belle (un jeu de mot sur le mot anglais "Bell" et le mot français "Belle") devient une chanteuse ultra-connue et ultra-réputée dans le monde virtuelle, là où elle n'est qu'une petite lycéenne timide dans la vie réelle. Toutefois, elle va croiser la route d'un monstre, surnommée la Bête (comme par hasard) qui dérange l'ordre du monde virtuel, mais qu'elle va prendre sous son aile et tenter de découvrir l'identité.


Si le pitch de base peut sembler assez classique, (surtout si comme moi enfant vous avez bouffé de la magical girl qui se transformait en idol style Creamy) Hosoda plante le sujet des les premières minutes et ce de façon assez claire en racontant en accéléré comment Suzu est devenu Belle avant de passer à la suite. Et comme souvent il alterne très très bien les deux univers.


On a d'un côté, un monde réel avec un côté très slice-of-life, le chara design d'Hosoda, composé de personnages très drôles et bien construits (une scène dans le monde réel a fait exploser de rire la salle pendant 5 minutes) et d'intrigue lycéenne (des histoires de clubs (avec toujours le fameux club composé d'une seule personne) de jeunes filles amoureuses, de discussions sur les réseaux sociaux...) Même si certains aspects pourraient faire clichés (maman morte... de façon héroïque, vie au milieu des collines Ghibli) Hosoda sait raconter son histoire pour que ça passe toujours bien.


On a de l'autre côté un monde virtuel avec une foultitude de chara-design, un monde "bigger than life" et Belle qui ressemble à une héroïne de chez Don Bluth durant la période où il cherchait à concurrencer Disney. Et c'est là où ça pourrait coincer, tant tout ce qu'il se passe fait quand même très cliché, un peu cul-cul par moment quitte à reprendre des plans iconiques du La Belle et la Bête de Disney. Je ne savais pas quoi en penser, et ce côté un peu too-much est un peu contrebalancé par la fin ...


... Notamment le fait qu'il ne s'agisse pas d'un amour "amoureux" qui va se nouer entre Suzu et la personne derrière la Bête, mais un rapport de bienveillance et de protection envers deux enfants maltraités. Là encore la confrontation avec le père est un peu irréelle, mais elle fonctionne .


On est sur un film ultra-touffu avec pas mal d'histoires parallèles et j'ai été très content de le voir sur grand écran car on est sur du grand spectacle qui explose les mirettes, notamment tout le côté réalité virtuelle qui foisonne d'images, et le concert final qui m'a fait mécaniquement pleurer, tant j'étais pris dans l'histoire et tant le son des hauts parleurs m'a entouré. En plus Belle est un film sur le pouvoir du chant et autant c'est parfois foireux dans certains films, ici ça fonctionne impec.


Alors, oui, le film est moins une claque que ne l'a été Ame et Yuki (ça devient une marotte de le préciser) mais ça reste néanmoins un très très bon film. De plus, le fait qu'il soit diffusé à Noel chez nous va peut-être lui permettre de cartonner un peu plus que cet été au japon où il était programmé face au film Demon Slayer - Le Train de l'Infini.


PS : Il y a un plan qui ressemble à celui d'un avatar de chaines de lo-fi hip hop (qui avaient à la base pompé leur chara-design sur une scène d'Ame et Yuki) si c'est volontaire, c'est du génie.

le-mad-dog
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le 1 nov. 2021

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Mad Dog

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