Après sa grande fête gay (Pédale Douce), Gabriel Aghion s'attaque avec bonheur à la sacro-sainte institution du mariage en y invitant Deneuve, Lindon, Seignier, et autre Yanne.
Aujourd'hui, c'est le grand jour pour deux avocats (Vincent Lindon et Mathilde Seignier). Ils ont convié toutes leurs familles, leurs collègues et leurs amis pour leur mariage. Mais, ce n'est pas parce que l'on se passe la bague au doigt qu'il faut en oublier les affaires. Les téléphones portables sonnent à tout va et le marié laisse sa femme en grande discussion avec son père (Jean Yanne) pour s'enfermer dans les toilettes de l'établissement où la vraie fête s'est déplacée. Ce jour est doublement important pour lui car il fait la rencontre de sa belle-mère (Catherine Deneuve) et tombe inévitablement sous le charme de cette aventurière, vivant depuis des années sur une île de l'Atlantique. Tout naturellement, les deux tourtereaux passent leur voyage de noces dans ce paradis, mais un contretemps professionnel retient Madame à Paris. Monsieur part seul et ses sentiments envers sa belle-mère se précisent. Bref, il en tombe éperdument amoureux.
Comme Pédale Douce, Belle-maman est une comédie de boulevard avec tout ce que cette discipline comprend : portes qui claquent, coups de théâtre, bons mots, etc. La scène du mariage en est un parfait exemple. On y rit de bon cœur, on danse, on chante sur un air des Rita Mitsuko. Mais Aghion n'oublie pas le cynisme en offrant des mots hilarants à un Jean Yanne survolté. Fâché par le comportement de la mère alcoolique de son gendre, il lui lance, avec son style inimitable, un «Fermez-la, vous faites courant d'air avec les chiottes !» qui ne pouvait sortir que de sa bouche.
Les acteurs sont d'ailleurs le point fort du cinéaste
. Ils sont tous parfaits et surtout les seconds rôles qui gravitent autour du trio principal. Line Renaud, qui s'amuse à lancer des blagues obscènes à tout bout de champ, et Stéphane Audran, qui pète gentiment les plombs, forment un couple à la fois très humoristique et très touchant. Et bien sûr, il y a la grande Deneuve, dont on se demande franchement pourquoi on ne l'utilise pas plus souvent dans le registre de la comédie. Un très bon moment.